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Climat : vulnérable Australie
lundi, 9 février 2009 / Pauline Vinatier

La canicule qui a précédé les incendies meurtriers est la pire depuis un siècle. A l’autre bout du pays ce sont les inondations qui ont sévi. Quand la météo australienne flirte avec l’effet de serre...

173 morts, six cent habitations détruites. Le bilan désastreux des incendies dans trois Etats du Sud-est du pays n’est encore que provisoire. Des incendiaires ? Ils ont déjà été inculpés par la justice. Mais si le feu a pris et s’est propagé, c’est d’abord à cause du vent, de la sécheresse et de températures exceptionnellement élevées depuis une dizaine de jours en Australie méridionale. La Canicule avec un grand C, comme Climat et Changement du Climat ?

Samedi dernier les 4 millions d’habitants de Melbourne cuisaient par pas moins de 46,4 C°. En janvier la capitale de l’Etat du Victoria, le plus touché par les incendies, avait connu trois jours consécutifs au dessus de 43 degrés. Côté précipitations, moins d’un quart des chutes d’eau moyennes sont tombées ce même mois. Alors qu’à l’autre bout du pays, au Nord-est, dans le Queensland, ce sont des pluies torrentielles qui se sont abattues au même moment.

Un degré plus chaud qu’en 1950

L’Australie présente tous les symptômes d’un mal appelé « changement climatique », tels qu’ils ont été définis par les scientifiques autochtones : chaleurs brûlantes, pluies excessives, feux de bush plus fréquents. Autant de phénomènes qui ne sont pas inhabituels à cette époque de l’année mais dont l’intensité est de plus en plus forte.

Sollicités pour expliquer les excès météorologiques, certains scientifiques ont déjà établi la corrélation : « Cela correspond en tout point aux prévisions de changement climatique, à la réserve près qu’il est très difficile, même avec ces conditions extrêmes, de les lui attribuer formellement. », répondait à ABC News, le professeur Roger Stone, de l’université du sud Queensland après les pluies torrentielles.

Gaz à effet de serre ou pas, les variations météorologiques sont un fait depuis des décennies. Selon l’office australien de Météorologie, depuis 1950 les températures ont grimpé en moyenne d’un degré avec une fréquence plus forte des vagues de chaleur et une chute du nombre de gelées et de jours froids.

De nombreux points faibles

A l’avenir, le pays-continent, l’un des plus secs au monde, est vulnérable face à d’éventuelles variations de température ou de précipitations. Une étude du gouvernement australien souligne ses points faibles : « L’Australie compte des zones arides et semi-arides très étendues, une variabilité annuelle forte des précipitations et une alimentation en eau critique dans certaines régions. A cela il faut ajouter la vulnérabilité due au risque élevé d’incendies, et un écosystème particulièrement sensible au changement climatique. »

D’ici 2030, l’Australie prendra minimum un degré de plus par rapport à 1990 en se basant sur un schéma d’émissions moyennes de CO2. Ce sont là les « prévisions les plus optimistes » de l’office de Météorologie ...

- Office australien de Météorologie

- Etude du département "Changement climatique" du gouvernement australien intitulée « An australian guide to the science and potential impact