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Formations vertes : des efforts restent à faire
vendredi, 6 février 2009 / Pauline Vinatier

500 000 emplois verts d’ici à 2020, c’était l’objectif fixé par le ministre de l’environnement après le Grenelle. Mais pas de miracle. Pour tenir cette promesse, il va falloir former à tour de bras.

Entretien avec Philippe Rocher, directeur de « Métrol », organisme de formation professionnelle fondé en 1984, spécialisé dans les domaines de la maîtrise de l’énergie et du Renouvelable.

Que dire de l’offre actuelle de formations en développement durable ?

Dans le supérieur, il en existe déjà pas mal. Le problème de fond c’est l’absence presque totale de formations initiales dédiées. Il n’existe pas de BEP, de CAP ou de BAC pro pour faire carrière dans les énergies renouvelables.

Le développement durable ne peut pas être une simple option à l’intérieur des formations classiques, tout comme en médecine, il faut des spécialistes. Il y a des carrières à faire comme photo-voltaïcien ou mécanicien écolo.

Pourquoi ce manque de formations ?

Le retard des formations reflète celui de toute la filière « énergies renouvelables » en France. On a commencé à faire sérieusement de l’éolien il y a sept ans et du photovoltaïque il y a à peine deux ans. Mais le potentiel est énorme.

Dans le photovoltaïque, par exemple, d’ici à 2020, la capacité de production sera portée à 6 000 Mw. Cela ne représentera encore qu’un dixième de la capacité réalisable ! C’est un secteur d’activité à part entière qui émerge.

Des actions concrètes sont-elles menées pour anticiper cet essor ?

En ce moment l’Education Nationale est en train de mettre au point un Bac pro « solaire » à partir d’une formation préexistante, le Certificat de Qualification Professionnelle des Compagnons du solaire.

Par ailleurs, une charte de la formation, baptisée Forma Teree (ndlr : Energies Renouvelables et Efficacité Energétique), va voir le jour. Elle distinguera les formations de qualité par un label et permettra d’accroître la confiance du public dans la pérennité des installations « vertes ».

En vingt ans d’activité observez vous un changement des mentalités vis à vis du renouvelable ?

Quand j’ai commencé à enseigner, les stagiaires venaient pour découvrir. Dix ans après c’étaient des passionnés. Maintenant ils viennent pour faire carrière dans ce secteur.

- Le site du cabinet Métrol http://www.metrol.fr