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"Chaude France", très cher pays de mon enfance
lundi, 28 septembre 2009 / Karen Bastien /

Rédactrice en chef du magazine et des éditions papier de "Terra eco"

Lire le rapport sur « l’Evaluation du coût des impacts du changement climatique et de l’adaptation en France », en plein soleil, un 27 septembre a quelque chose de perturbant.

A la joie de se prélasser en terrasse se mêle une sourde angoisse. Vit-on un véritable été indien ou tout simplement les prémisses d’un changement climatique sur lesquels économistes et climatologues mettent désormais des chiffres, des pourcentages et des euros ? Pour le savoir, lunettes de soleil bien en place, je plonge dans ce rapport de 108 pages, premier du genre à évaluer le coût des impacts climatiques pour la France. « En France, la cartographie des tendances sur le XXe siècle montre un réchauffement plus important que le réchauffement global. La température moyenne annuelle a ainsi augmenté de 0,95°C sur le territoire français (+0,74°C au niveau mondial) entre 1901 et 2000. » Mais que nous dit-il de la France à venir ? Il peint un Hexagone asséché, incendié, inondé, malade, érodé, aux cultures de céréales et de vin irrégulières et à la biodiversité sinistrée.

A tout cela, le rapport répond par des pistes d’adaptation :
- éco-gestes autour de l’eau à la maison
- amélioration des techniques d’irrigation des cultures
- promotion de l’agriculture biologique
- installation systématique des nouvelles centrales thermiques ou nucléaires dans les zones littorales
- prise en compte du changement climatique dans les documents d’aménagement de la côte
- extension du réseau des aires protégées
- réflexion sur la pertinence de l’implantation de nouvelles cultures comme le sorgho
- lancement de recherches génétiques pour de nouveaux cépages
- intégration des risques sanitaires d’origine climatique dans les formations des professionnels de santé
- identification des centres de production d ’énergie sensibles à la montée du niveau de la mer
- réduction de la consommation énergétique et en climatisation des bâtiments…

Entre micro-mesures "évidentes" et projets de politique globale, on cherche en vain du concret, de la mise en route à quelques semaines du sommet international de Copenhague. Normal, « ces travaux pourront être mobilisés et approfondis en perspective du Plan National d’Adaptation au changement climatique attendu à l’horizon 2011 »… Je remets mes lunettes de soleil et me dis qu’il faudra bien plus que des vaccins et des verres teintés pour vivre dans cette « hot France » là...

Télécharger le rapport ici