A partir d’aujourd’hui, jour du "dépassement global", nous sommes dans le rouge, car nous surexploitons les ressources produites chaque année par notre planète, alerte l’ONG Global Footprint Network. Explications.

« L’être humain est l’espèce qui rencontre le plus de succès sur la planète. Mais il utilise plus de ressources que la Terre ne peut en fournir. Nous sommes dans un état de dépassement écologique globalisé. »

Partant de ce constant alarmant, l’ONG américaine Global Footprint Network a décidé d’instaurer une « Overshoot Day [1] », pour marquer le jour de l’année où notre consommation globale de ressources dépasse le « budget » disponible de la nature. Cette année, cette journée tombe le 25 septembre, soit deux jours plus tard que l’an dernier, un jour si l’on prend en compte le fait que 2008 était bissextile. « C’est à peu près la même date que l’année dernière, commente Nicole Freeling, membre active de l’ONG, alors qu’elle tombait 4 à 6 jours après, d’une année à l’autre, les années précédentes. »

Contrairement aux apparences, ce ralentissement n’est pas vraiment un progrès. Si la crise économique mondiale a diminué le rythme de progression du fameux "dépassement", elle ne l’a pas stoppé. « Malgré la crise économique, explique Nicole Freeling, le rythme du dépassement continue à augmenter. Cela signifie que lorsque l’économie repartira, la demande écologique augmentera à nouveau rapidement. »

Pour que la consommation des ressources de la planète soit réellement soutenable, il faudrait donc que le progrès économique ne s’accompagne pas d’une augmentation de la demande en ressources et en émissions carbone.

Savant calcul

Pour calculer cette journée, l’ONG s’appuie sur le calcul de l’empreinte écologique. Cette dernière mesure la quantité de terre fertile et de mer qu’il faudrait pour produire les ressources que nous consommons et absorber nos déchets, dont les émissions de CO2. L’empreinte permet donc de savoir si nous respectons notre "budget écologique" ou si nous consommons les ressources de la nature plus vite que la planète ne peut les renouveler.

Concrètement, la journée « de dépassement » correspond à : (la capacité biologique de la terre /empreinte écologique mondiale) x 365.

Le dépassement de cette année montre donc que nous mettons 10 mois à épuiser des biens que la Terre régénère en 12. Et les choses ne vont pas en s’améliorant : alors que nous utilisions plus de la moitié de la capacité biologique de la terre en 1961, nous avons besoin aujourd’hui de l’équivalent de 1,4 planète pour satisfaire nos besoins.

Ce qui aboutit à des conclusions déjà très médiatisées, à savoir que si tous les habitants de la planète avaient le même mode de vie qu’un habitant des États-Unis, il faudrait 4,6 planètes pour subvenir à nos besoins.

Pour en revenir au 25 septembre 2009, on peut dire que l’humanité vit désormais au-dessus de ses moyens jusqu’à la fin de l’année, donc épuisera les stocks de ressources disponibles et accumulera les gaz à effet de serre. Les conséquences sont connues : changement climatique, perte de la biodiversité, disparition des forêts, déclin des pêcheries, etc.

Pour sensibiliser la population à l’occasion de l’Overshoot Day, Global Footprint Network organise une série d’événements à travers le monde., dont une conférence de trois jours à Bruxelles.

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 Le site de Global Footprint Network
 crédit photo : Global Footprint Network