https://www.terraeco.net/spip.php?article6981
|
Et si la taxe carbone payait mon vélo ?
mercredi, 16 septembre 2009
/ Karine Le Loët / Rédactrice en chef à « Terra eco ». |
Le Club des villes cyclables a eu une idée folle. Quitte à être redistribuées, les compensations qui découlent de la taxe carbone pourraient bien servir à financer l’achat de vélos pour les particuliers.
"Nous sommes au beau milieu d’un débat sur la taxe carbone et tout le monde se demande : ’comment la redistribuer ?’, confiait Jean-Marie Darmian, président du club des villes cyclables et maire de Créon. Nous nous demandons si cette taxe ne pourrait pas servir à faire entrer les citoyens dans un cercle vertueux." Comment ? Grâce au vélo pardi. A quelques jours de l’ouverture de la semaine de la mobilité, le Club a diffusé un communiqué proposant des "incitations économiques à l’usage du vélo". Au cœur de son message, un principe simple : "Plutôt que de rendre un chèque de 200 euros avec lequel les Français pourront reprendre l’avion ou faire deux pleins d’essence, le gouvernement ferait mieux de financer l’acquisition d’un vélo. C’est meilleur pour l’environnement", explique M. Darmian. Mais il ne semble pas avoir été entendu, pour l’instant, par Nicolas Srakozy. Car le montant de la compensation que les ménages toucheront -sous forme de déduction d’impôt sur le revenu ou de chèque vets - les Français pourront le dépenser comme ils veulent, même en billets d’avion si ça leur chante.
Le Club des villes cyclables avance aujourd’hui deux propositions. Selon la première, tout achat d’un vélo serait subventionné par l’État à hauteur de 40% du prix d’achat (avec un plafond de 200 euros). L’argent serait déduit des impôts pour les Français imposables ou reversé sous forme d’un chèque pour les plus démunis. Une mesure qui risque de coûter cher à l’État. En effet, 3,4 millions de nouveaux vélos ont été achetés en France en 2008 à un coût moyen de 262 euros, selon les chiffres même du Club. Financer 40% de ces achats reviendraient à régler une ardoise de 356 millions d’euros dès l’année fiscale 2011.
L’adoption de nouvelles mesures pourrait achever de convaincre les Français d’enfourcher leur bicyclette. Aujourd’hui, 50% des trajets de moins de 3 kilomètres se font en voiture. Pour le moment, le gouvernement ne souhaite pas se mouiller sur le sujet. "Ces propositions ainsi que d’autres sont à l’étude", souligne-t-on au simplement au ministère de l’Environnement. Et rien ne sera officiellement annoncé avant la semaine de la mobilité qui s’ouvre le 16 septembre.
A lire aussi dans Terra eco :
Le vélo comme étendard
Taxe carbone : ce que Srakozy n’a pas dit
Taxe carbone : comment polluer une belle idée (en dix leçons)