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Ampoule basse conso : 5 raisons de l’adopter
mardi, 1er septembre 2009 / Louise Allavoine

Déjà disparue de nos rayons français fin juin, l’ampoule à filament de 100 watts s’éteint dans l’Union européenne ce 1er septembre. A la place, vous êtes invités à adopter les fluocompactes. Face à la polémique dont elles font l’objet sur Internet, Terra eco vous livre cinq bonnes raisons de ne pas les bouder.

Cet article a été initialement publié sur le site de Terra eco le 1er septembre 2009.

1. Vous n’avez pas le choix

Trop gourmande, l’ampoule de Papa Edison doit passer de la lumière à l’ombre. Bruxelles l’exige. Dans le cadre de son plan climat-énergie, l’Union européenne a en effet arrêté un calendrier de retrait progressif des ampoules à incandescence. Les 100 watts doivent avoir disparues des rayons européens ce 1er septembre 2009. Le tour des 75 watts viendra l’an prochain, celui des 60 watts en 2011, puis les 25 watts. Ainsi, l’ensemble des ampoules à filament cesseront d’être commercialisées d’ici à septembre 2012 en Europe. La France, zélée, a adopté un calendrier plus volontariste. Dans l’Hexagone, l’extinction totale est donc fixée à 2010.

Une fois l’ampoule à filament disparue des rayons, quel choix vous reste-t-il ? Les lampes halogènes haute efficacité, les lampes fluocompactes et les lampes à LED. De ces trois technologies, la fluocompacte, dite basse conso, est aujourd’hui la plus efficace. L’halogène dure seulement deux fois plus longtemps que les ampoules traditionnelles, performance modeste par rapport à la fluocompacte (voir plus bas). Quant aux LED, "aujourd’hui, elles sont trois à quatre fois plus chères que les fluo-compactes alors qu’elles éclairent trois à quatre fois moins", explique Georges Zissis, chercheur spécialisé dans les sciences de la lumière à l’université de Toulouse et président du centre Midi-Pyrénées de l’association française de l’éclairage (AFE). Et cette technologie ayant encore beaucoup de progrès à faire, elle n’est pas prête de déculotter les fluo-compactes.

2. Elles ne sont pas dangereuses

Comme tout appareil électronique, l’ampoule fluocompacte émet un champs électromagnétique. Celui-ci diminue avec la distance. Une recommandation européenne, basée sur des travaux de la Commission internationale sur les radiations non ionisantes (ICNIRP), validés par l’OMS et l’Association internationale de protection contre les radiations (IRPA), fixe à 87 volts par mètre la limite maximale d’exposition pour les lampes fluocompactes pour une distance de la source de 30 cm. Selon une étude de l’Office Fédéral pour la Santé, les rayonnements émis par les lampes fluocompactes sont très en dessous de ces niveaux de référence. Mais en-dessous 30 cm ? Eh bien, il est impossible de mesurer des champs magnétiques de manière fiable selon un rapport de l’Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset) daté de février 2009. Néanmoins, pour rassurer le consommateur l’Ademe a lancé en France des tests d’envergure sur une centaine de références de lampes fluocompactes. Les résultats sont attendus pour la fin de l’année 2009. En attendant, si vous ne vous collez pas la tête à longueur de journée sous un ampoule fluocompacte, ça devrait aller

Et le mercure ? Pas de panique ! Si vous cassez une lampe basse consommation, vous ne courez pas de danger. "Une lampe basse consommation ne contient que 0,005 % de mercure mélangé au gaz inerte contenu dans le tube", fait valoir l’AFE. Rien à voir avec votre vieux thermomètre. Le mercure est néanmoins un cadeau empoisonné pour l’environnement. C’est pourquoi les lampes doivent récupérées pour être recyclées. En 2008, environ 700 tonnes de lampes basse consommation ont été traitées par Récylum soit un taux de retour de 18% environ. Pas terrible. Mais "cette faible proportion s’explique par la durée de vie importante des lampes basse consommation qui, de plus, ont été mises sur le marché récemment" justifie l’Ademe.

3. Elles sont beaucoup plus endurantes

D’après les donnée de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), la fluocompacte possède des arguments à faire pâlir de jalousie ses concurrentes, soit 8 000 heures au compteur en moyenne, contre 1 000 pour une ampoule classique et 2 000 à 3 000 pour une halogène.

4. Votre facture va s’alléger

Côté efficacité énergétique, l’ampoule fluocompacte transforme 80% de l’énergie en lumière. L’ancestrale incandescente, elle, en gaspille 95% en chaleur. De plus, les basses conso consomment 4 fois moins. Une fluocompacte de 15 watts suffit à éclairer autant qu’une ampoule à filament de 60 watts. Faire la substitution permettrait d’économiser 360 kWh, soit plusieurs dizaines d’euros sur la durée de vie de la lampe selon l’Ademe. La Commission européenne a même calculé qu’un ménage troquant ses ampoules classiques contre des basses conso économiserait 50 euros par an.

5. Vous faites du bien à la planète

L’émission d’un million de tonnes de Co2 (soit autant d’allers-retours Paris New-York en avion) pourrait être évitée chaque année en France grâce au remplacement total des ampoules à incandescence par des lampes basse conso selon l’Ademe. En effet, l’éclairage étant un usage de pointe de l’électricité, il fait plus fréquemment appel à des production au gaz, au charbon ou fuel, fortement polluants. C’est pourquoi réaliser des économies sur les loupiottes est particulièrement efficace en terme de réduction des gaz à effet de serre.

Lire aussi sur Terra Eco :
- L’ampoule à LED
- Ampoules fluo-compactes, une fausse bonne idée ?
- Le dossier L’ampoule : espèce en voie d’extinction (mai 2008)