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Expodurable, quand les salons se mettent au vert
mardi, 21 juillet 2009 / Pauline André-Dominguez /

23 ans, étudiante en journalisme à l’IUT de Tours (Presse écrite magazine)

Depuis le 1er avril les "vrais acteurs" du développement durable ont trouvé un nouvel espace de communication, beaucoup moins polluant que les salons classiques. Zoom sur Expodurable, le premier salon virtuel français des acteurs du développement durable.

Une première dans l’Hexagone. Vincent Prosper et Marc Zischka, co-fondateurs du projet d’Expodurable, sont partis de deux constats. Primo : l’action des "vrais acteurs" du développement durable est étouffée par les grandes entreprises qui se veulent "écolo". C’est l’effet "greenwashing" [1] qui règne actuellement sur le monde du développement durable. "Ces grandes entreprises ont décidé de surfer sur la vague du Grenelle de l’Environnement en mettant un coup de peinture verte sur des produits anciens qui ont contribué à la crise écologique, économique et sociale", souligne Vincent Prosper dans une interview publiée sur le site notre-planete.info. Il fallait donc créer un espace spécialement réservé aux petites associations ou entreprises modestes mais réellement engagées. L’équipe d’Expodurable sélectionne ainsi rigoureusement les exposants qui souhaitent être présents sur ce salon virtuel, selon une charte éthique et non sur leur capacité financière. Pour les 101 salons départementaux, chaque exposant peu créer son stand en ligne pour la somme de 0,99 € par mois. Il dispose alors d’une visibilité permanente et d’un stand avec son logo, une plaquette de présentation et même une hôtesse-avatar virtuelle apte à communiquer avec les visiteurs. Le voilà estampillé "exposant équitable", comme l’indique son badge virtuel.

Moins de CO2

Mais comment prétendre communiquer sur le développement durable si l’on n’en respecte pas les principes ? Deuxième constat : un événement est générateur de pollution et souvent gros consommateur d’énergie. La mise en place et la fréquentation des stands sur différents salons émet 60 kilogrammes de CO2 par jour, pour un stand de 15 m². Lorsque les exposants choisissent le système de salon en ligne, à la place de douze jours d’exposition traditionnelle par an, ils évitent l’émission de 720 kg de CO2 et prolongent leur visibilité de 353 jours par an. C’est l’argument imparable d’Expodurable. Symboliquement, c’est l’éco-architecte Plamen Jovnovski qui a conçu le bâtiment virtuel qui abrite l’exposition permanente. Sorte de mini ville flottante, le triskell d’Expodurable représente les trois piliers du développement durable : social, économie et écologie. Équipés d’éoliennes, de capteurs photovoltaïque et d’hydroliennes, l’édifice est autonome sur le plan énergétique et plonge le visiteur dans ce que pourrait être un monde futur plus respectueux de l’environnement et de l’humain. Une exposition virtuelle ? Il fallait y penser. Outre-Atlantique, certains sites, comme Unisfair, ont déjà une bonne longueur d’avance.

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- notre rubrique sur le greenwashing
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- bulle-ecologique.com
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