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Le vélo pliant made in France
mercredi, 1er juillet 2009 / Julien Vinzent /

Journaliste, collaborateur régulier pour Terra eco.

Une petite entreprise de Charente-Maritime se lance en septembre sur le marché du vélo pliant. Avec un pari risqué mais assumé : production locale et haut de gamme.

Quel est le secteur dont le leader mondial a augmenté ses ventes de 30% au deuxième semestre 2008, le paroxysme de la crise financière ? Celui du vélo pliant. Certes, c’est une niche et en France, les constructeurs se comptent sur les doigts d’une main. C’est dans ce petit monde dominé par l’américain Dahon et le britannique Brompton, forts de leur 20 ans d’expérience, que Ciel & Vents a décidé de se lancer.

"56% des Français possèdent un vélo mais il ne représente que 3% des déplacements. Pour moi cela signifie que l’offre n’est pas adaptée aux besoins du consommateur", explique son créateur, Philippe Poupard. Son idée n’est pas nouvelle : permettre au cycliste de loger facilement son engin dans un train, une voiture, ou même de faire ses courses avec. Pour se distinguer, l’Amiiva, c’est le nom de la bête, mise sur le confort et la technologie : amortisseurs à air réglables, cadre en aluminium, fourche en carbone, moyeux à vitesses intégrées... Une fois plié - ce qui prend une quinzaine de secondes - le tout "peut tenir dans une valise", explique Philippe Poupard.

Vélo durable

Forcément, le prix n’est pas celui d’un vélo classique : comptez entre 745 et 1 190 euros pour un pliant suivant le modèle. "C’est à peu près les prix de concurrents comme Dahon et Brompton", justifie-t-il. Si l’on recherche dans le haut de gamme... car on trouve des vélos pliants à partir de 100 euros, sans parler des prix des vélos standard. "Mais le consommateur commence à réfléchir, il y a un changement de comportement qui fait qu’on est prêt à payer plus cher pour de la qualité, comme pour le bio", rétorque-t-il.

Parce que son vélo est bio en plus d’être pliant ? Tout de même pas. "On a l’impression que de vendre des vélos c’est vert. Mais en général le modèle économique n’est pas celui du développement durable, lâche-t-il. Moi mon idée ce n’était pas de faire venir des containers de Chine ou du Bangladesh. C’est un business-modèle archaïque qui va toucher à sa fin". Du coup, "toutes les pièces ont été mises au point de A à Z dans nos ateliers et sont fabriquées par des sous-traitants français des Alpes et de Vendée, assure-t-il. Alors je suis désolé pour le prix, mais on fabrique en petit volume et par des ouvriers français, donc on ne peut pas faire tellement moins cher."

Reste à savoir si ces arguments convaincront. L’objectif de ventes est de 4 000 à 5 000 vélos en 5 ans. Pour l’instant, une centaine de revendeurs, boutiques spécialisées ou sites internet, commercialiseront l’Amiiva en France, Allemagne et Royaume-Uni à partir de septembre.

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