https://www.terraeco.net/spip.php?article6855
Carton vert à... l’A380
lundi, 8 juin 2009 / Karine Le Loët /

Rédactrice en chef à « Terra eco ».

Certes, il est plus lourd et consomme plus de carburant mais il transporte aussi davantage de passagers. L’A380 n’est pas une révolution écologique mais il peu réduire l’ardoise environnementale d’une compagnie aérienne.

Évidemment le nouveau mastodonte des airs demeure un avion... qui pollue. Mais sur le tarmac de l’aéronautique le nouveau né d’Airbus est... moins pire que ces grands frères. Simplement parce qu’il transporte plus de passagers. Aussi l’empreinte écologique de chacun d’entre eux est-elle moins importante. Prenons le Paris Singapour de la compagnie Singapour Airlines par exemple, le premier vol reliant la capitale française avec ce nouvel appareil.

Certes, sur ce même trajet long de 10740 kilomètres, l’A380 émet plus que son prédécesseur le Boeing 777-300. Si le celui-ci lâchait quelques 77kg d’équivalent CO2 par kilomètre, celui-là envoie désormais 102 kg équivalent CO2/km dans l’atmosphère. Mais voilà, à raison de 274 sièges pour l’un mais de 469 sièges pour l’autre, l’ardoise par passager se voit réduite de 280 grammes à 220 grammes équivalent CO2/km.

Mieux, depuis qu’il peut embarquer plus de passagers par vol, Singapour Airlines n’affrète plus 10 mais 7 vols aller-retour par semaine. Résultat : son ardoise hebdomadaire est passée de 16 597 tonnes d’équivalent CO2 à 15 414 tonnes. Et tout ça en faisant voyager plus de voyageurs par semaine : 6566 aujourd’hui contre 5480 hier.

Voilà pour les "performances" du paquebot des airs made in France. Rappelons tout de même que, selon les études, le trafic aérien est aujourd’hui responsable d’environ 2% à 3% du total des émissions de CO2 de la planète, et que celles-ci croissent plus vite que la moyennes des autres activités humaines. Autre chiffre : 40% des gaz à effets de serre liés à la seule activité touristique sont le fait de l’aviation, selon l’Organisation mondiale du tourisme.

A lire aussi dans Terra eco :
- Le dossier Tourisme de masse : stop ou encore ?