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L’élan vert des européennes
dimanche, 7 juin 2009 / David Solon /

Président de l’association des Amis de Terra eco Ancien directeur de la rédaction de Terra eco

L’Europe n’attire pas les foules. Moins d’un électeur européen sur deux (43%) s’est déplacé ce dimanche pour aller déposer son bulletin de vote dans l’urne. Quel terrible paradoxe que ce chiffre. Le monde entier jalouse ce miraculeux espace de paix, de prospérité économique et sociale qu’est l’union européenne. Mais ses propres habitants continuent de le bouder. En France, l’abstention a encore progressé. Et devrait tourner autour de 60%. Un record là encore.

Côté résultats, il y a peu de surprises à se mettre sous la dent. Les conservateurs gardent et renforcent même leur majorité. L’Europe qui change attendra. De ce scrutin et comme on le sentait poindre, émerge en revanche un nouvel élan. Il vient de France et a pour nom Europe Ecologie. Cette curieuse mosaïque raillée à sa formation et qui rassemble un ancien détenu, un allemand soixante-huitard, une avocate ou encore un ex-patron de Greenpeace [1] a pourtant fait long feu et fait exploser les pronostics. Certes, les raisons de son succès (16%, 14 députés) sont nombreuses – merci le PS – mais peu importe au final.

Ce mouvement hybride soulève un espoir inestimable. Celui de voir les grandes questions environnementales, économiques et sociétales portées enfin au rang qu’elles méritent. La liste est longue. Des questions d’énergie, à celles de mobilité, en passant par l’emploi vert, le tout sur fond bien entendu de réduction de gaz à effet de serre et de changement climatique : les agendas vont être chargés.

Il y a de l’élan et de l’enthousiasme derrière la belle performance des amis de Daniel Cohn-Bendit. Mais le plus enthousiasmant n’est pas le fait de revoir les Verts au premier plan. Non. C’est la certitude que les problématiques qui conditionnent l’avènement d’un développement soutenable au sein de l’union européenne et de notre planète toute entière devront être portées et débattues désormais par toutes les familles politiques. En ce sens, et aussi morne qu’il puisse paraître, ce scrutin de dimanche autorise de l’espoir. A quelques mois de la cruciale conférence de Copenhague, ce signe politique réconforte. Il doit nous pousser vers de nouveaux horizons et de nouveaux comportements.

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