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Les handicapés à LAPLAJH
lundi, 1er juin 2009 / Hélène Duvigneau

Après avoir baigné, enfant, dans l’eau cristalline de Guadeloupe, Nathalie Dagnet aide aujourd’hui les personnes handicapées à surmonter leur douleur à travers des activités ludiques aquatiques. Son projet est soutenu par Antropia, la chaire d’entrepreneuriat social de l’ESSEC

Comment est né votre projet ?

J’ai eu la chance d’avoir profité d’une expérience professionnelle marquante à Lleida, en Espagne, qui m’a permis d’acquérir une expertise dans les activités physiques aquatiques. Là-bas, je travaillais exclusivement dans l’eau, avec tous types de handicapés, des paraplégiques, des personnes sourdes, des obèses, des traumatisés crâniens. Cela m’a permis de voir quels étaient les bienfaits de l’eau sur ces maladies et de comprendre qu’elle pouvait faire des merveilles, même de façon momentanée. Une fois revenue en France pour continuer mes études en STAPS [1]]] et APA (activité physique adaptée) mon expérience en Espagne continuait à me trotter dans la tête. C’est en rencontrant Antropia lors d’un salon sur l’entrepreneuriat social que tout a commencé. Je suis passé devant une commission qui a validé la viabilité de mon idée et j’ai créé l’association LAPLAJH -Les Activités Physiques Ludo Aquatiques Joker du Handicap - pour porter mon projet.

En quoi consiste exactement votre méthode ?

Je veux d’abord qu’il y ait dans la piscine autant de personnels que de bénéficiaires handicapés, de manière à faire du travail de qualité. Je suis en train de monter un partenariat universitaire pour que les personnes compétentes dans l’eau soient des étudiants en STAPS et APA. L’activité en elle-même est purement ludique, ce qui permet à la fois de rester beaucoup plus longtemps dans l’eau, de répéter une action sans s’en rendre compte et de susciter le plaisir. La séance s’articule en trois phases, une phase individualisée basée sur les jeux, une phase collective pour travailler le lien social et une 3ème phase de relaxation pour garder le plaisir du jeu et donner aux participants l’envie de revenir. L’activité concerne tout type de handicaps physiques, de problèmes de dos ou de genoux jusqu’à la paraplégie ou l’hémiplégie.

Où en est concrètement le projet ?

Je suis en train de démarcher des municipalités pour pouvoir obtenir des créneaux horaires dans des piscines qui soient accessibles. Pour le moment, j’ai beaucoup de réactions positives et deux mairies sont déjà intéressées. L’idéal étant d’avoir 3 ou 4 piscines pour commencer. A terme, j’aimerais évidemment ouvrir mon propre lieu. La meilleure stratégie c’est de montrer que la technique marche, qu’il y a une demande, et de l’insérer dans des structures qui existent déjà, de façon à ce qu’au fur et à mesure je puisse obtenir des financements pour réhabiliter une piscine ou créer un nouveau lieu. Si tout se déroule bien, tout devrait être mise en place d’ici octobre. A lire aussi dans Terra eco :
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La plaquette d’Antropia