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Carton rouge à l’Australie
jeudi, 14 mai 2009 / Karine Le Loët /

Rédactrice en chef à « Terra eco ».

La bourse au CO2 australienne, ce n’est pas pour demain. Le 4 mai, le gouvernement de l’île a annoncé qu’il repoussait d’un an la création d’un marché de droits d’émissions de gaz à effet de serre. Raison invoquée ? La crise.

"A cause de cette récession mondiale – la pire depuis la Grande dépression-, nous devons adapter nos mesures sur le changement climatique, sans les abandonner", a déclaré Kevin Rudd. Rassurés les écolos ? Pas vraiment. Pour eux, le premier Ministre a ainsi cédé aux sirènes de l’industrie. Début mai, la compagnie d’aviation Qantas, les sidérurgistes OneSteel et Bluescope avaient qualifié le projet de bourse au carbone d’"anti-stimulus" économique.

Des préoccupations entendues par Rudd. Au delà du délai accordé, l’homme a promis le gel du prix de la tonne de carbone à 10 dollars australiens (5,50 euros) pour aider les industriels. Pis, le gouvernement a décider d’étendre son "coussin" d’aide pendant les premières années. Résultat : les industries les plus gourmandes en énergie et les commerces jugés fragiles pourront obtenir 95% de leurs droits à polluer gratuitement (contre 90% initialement prévus).

De quoi faire enrager le camp vert. Mais pour ménager ses humeurs, Rudd a précisé que l’Australie allait réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 25% en 2020 par rapport à 2000, soit 15% de plus que prévu initialement. Oui, mais à une condition près, que les leaders du monde entier s’entendent sur un plan climatique conséquent au sommet de Copenhague en décembre. Avec des "si" on mettrait Canberra en bouteille, entonnent aujourd’hui les partisans environnementaux qui n’ont pas fini de se faire du mauvais sang.

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L’édito de Walter Bouvais, Signer la paix à Copenhague

L’article dans The Australian

Photo : Kevin Rudd, premier Ministre australien (Copyright : Adam Carr)