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Ampoules fluo-compactes, une fausse bonne idée ?
vendredi, 17 avril 2009
/ Louise Allavoine
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Exit les ampoules à filament. Trop gourmandes en énergie, elles devront être remplacées par des fluo-compactes, sensées être plus économes. Pourtant, ces dernières collectionneraient les défauts. Alors les fluos, une fausse bonne idée ? Terra eco vous éclaire.
Condamnée à l’extinction par la Commission européenne, la lampe à Papa Edison disparaîtra peu à peu des rayons européens à compter de septembre 2009 et dès juillet, en France, pour les ampoules de plus de 100 watts. A la place, prière d’adopter des "basses-conso", plus efficaces et donc plus écolos. Vraiment ? Les fluo-compactes sont régulièrement montrées du doigt pour leur contenance en mercure. Autre suspicion : elles émettraient des champs électromagnétiques. Et finalement, leurs bilans écologique et économique seraient catastrophiques. Examen, point par point, de chacun de ces griefs avec Georges Zissis, chercheur spécialisé dans les sciences de la lumière à l’université de Toulouse et président du centre Midi-Pyrénées de l’association française de l’éclairage (AFE).
"On ne le dit que trop peu, mais les ampoules classiques, elles, provoquent indirectement des rejets de mercure dans l’environnement. En effet, lorsque l’on brûle une énergie fossile, on rejette dans l’atmosphère du CO2, mais aussi des oxydes de souffre, et encore bien d’autres substances dont des métaux lourds parmi lesquels du mercure. Pour produire autant de lumière qu’une fluo-compacte pendant une durée équivalente, il faut au moins quatre ampoules à incandescence. Pendant toute sa durée d’utilisation, la fluo-compacte, bien plus économe en énergie, provoquera par sa consommation en électricité, le rejet de 2,4 mg de mercure dans l’environnement. Les quatre ampoules incandescentes nécessaires à produire la même quantité de lumière sur la même durée, provoqueront, elles, le rejet de 10 mg de mercure dans l’environnement : quatre fois plus ! Et même si la fluo-compacte n’était pas recyclée mais brisée dans l’environnement, elle reste meilleure que les incandescentes avec 7,4 mg contre 10 mg. Donc l’argument premier est vrai : les fluo-compactes contiennent bien du mercure, mais elles provoquent moins de rejet de ce métal lourd dans l’environnement que les incandescentes, à durée et puissance d’éclairage égales."
- Les ampoules fluo-compactes émettent moins de chaleur que les incandescentes (95% de l’énergie consommée par une ampoule à filament est transformée en chaleur, 5% seulement en lumière). Par conséquent, les factures de chauffage vont-elles grimper en hiver pour compenser la perte d’énergie liée à l’abandon des incandescentes ?
"Ce genre de raisonnement me fait beaucoup rire. Dans la même veine, je vous répondrai que si l’on conserve les ampoules à incandescence, l’utilisation des climatiseurs va progresser de plus de 5% et par conséquent, la facture énergétique aussi".
- Leur durée de vie étant beaucoup plus importante que les ampoules à incandescence, les très chères fluo-compactes sont présentées comme un investissement sur le long terme, mais bientôt, elles seront rendues obsolètes par les LED, nouvelle génération de l’éclairage...
"Aujourd’hui, les LED sont trois à quatre fois plus chères que les fluo-compactes alors qu’elles éclairent trois à quatre fois moins. Cette technologie ayant encore beaucoup de progrès à faire, elle n’est pas prête de détrôner les fluo-compactes. Preuve en est, et c’est un secret de polichinelle : les compagnies d’éclairage misent tout sur les fluos en prévoyant d’augmenter leur production. De toute façon, il faudra au moins plus de 10 ans pour que les LED puissent espérer concurrencer les fluo-compactes."