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SOS coraux en danger
mardi, 24 février 2009 / Pauline Vinatier

Les coraux sont menacés et, avec eux, des écosystèmes entiers. Selon deux rapports consécutifs dressés par des scientifiques de l’Icri (Initiative internationale pour les récifs coralliens) et son pendant français, l’Ifrecor, 19% des récifs coralliens auraient déjà disparu. Etat des lieux.

A quoi servent-ils ? Non, ils ne sont pas là que pour faire beau. Là où les coraux disparaissent, la biodiversité aussi. Actuellement, les récifs de coraux dans le monde abritent un quart des espèces de poissons existantes (4 000). Plus de 500 millions de personnes dépendraient des récifs coralliens pour leur subsistance. Sans compter les activités liées au tourisme et le rôle de barrière naturelle des coraux contre les cyclones et les tsunamis.

Disparition programmée pour...
- 2029 : 15% des récifs mondiaux pourraient avoir péri à cette date surtout dans les Caraïbes et en Asie du Sud Est.
- 2049 : ce sera 20% de coraux en moins si aucune mesure concrète n’est prise.

Qui fait du mal aux coraux ? Première cause du dépérissement : les activités humaines. Soit la surpêche, les sédiments liés à la déforestation, les rejets d’engrais et de produits chimiques. Deuxième : le réchauffement du climat et donc de la température des eaux. Troisième : l’acidification des océans liée à l’augmentation des émissions de CO2. Quatrième : l’augmentation du nombre de tempêtes et de typhons. Mais l’homme n’est-il pas de toute façon présent derrière tous ces phénomènes ?

Portrait d’un corail malade. Stressé par la montée des températures, le corail expulse les algues microscopiques, les zooxanthelles, dont il se nourrit et tire sa pigmentation. Immergé dans une eau plus acide, il n’arrive plus à construire son squelette calcaire. La raréfaction des poissons et la qualité de plus en plus médiocre de l’eau le rendent encore plus vulnérable. Blanchi, affaibli, le polype finit par mourir. Les touristes retrouveront peut-être ses morceaux éparpillés sur la plage.

Les zones les plus "coro-critiques" Davantage que les îles, ce sont les pays les plus continentaux et les plus pollués, surtout en Asie : leurs récifs seront à haut risque de dégradation dans les décennies à venir. Et la France ? Avec ses DOM-TOM, elle compte 10% de la surface mondiale en écosystèmes récifo-lagunaires. Globalement, ils sont « faiblement en danger, à l’exception des conséquences générales des changements climatiques  ». Mais attention : les DOM (la Réunion et les Antilles), beaucoup plus peuplés et aux barrières de coraux moins étendues (moins de 1% du patrimoine national), présentent davantage de risques.

Quelle protection ? Plusieurs gouvernements ont déjà réagi. Ainsi la France a fait classer les 16 000 km² de récifs calédoniens, au Patrimoine Mondial de l’Humanité. Les Etats-Unis et la République de Kiribati (comprenant trois archipels du Pacifique) ont établi des aires marines protégées. L’Indonésie, aidée par des fonds internationaux, coordonne une opération de sauvegarde dans le Sud-Est asiatique.

ICRI http://www.icriforum.org/gcrmn/gcrm... Dossier de l’Ifrecor édité dans Terre et Vie http://www.ecologie.gouv.fr/IMG/pdf... Actu-environnement http://www.actu-environnement.com/a...