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Poznan : "Blocage des pays développés"
mardi, 16 décembre 2008 / Lucile Brizais

Juste une étape selon certains, un échec pour d’autres. La conférence de Poznan qui s’est achevée le 12 décembre n’a pas fait l’unanimité. Karine Gavand, responsable campagne climat à Greenpeace, explique les raisons d’une conférence en demi-teinte.

Planète terra : Quel est votre sentiment à la fin de ces négociations de Poznan ?

Nous avons fait du sur place par rapport à la conférence de Bali en 2007. Les négociations se sont figées rapidement. Le problème est venu notamment des pays développés qui ont refusé de s’engager, de suivre les préconisations du Giec concernant les émissions de gaz à effet de serre. Ce non engagement des pays développés a vraiment frustré et déçu les pays en voie de développement. L’Europe, trop occupée par le vote de son paquet énergie-climat, n’a pas joué son rôle de leader. Les Etats-Unis, encore sous administration Bush, n’ont pas fait évoluer les débats. En face d’eux, un groupe composé du Japon, de l’Australie de la Nouvelle-Zélande et du Canada a tout fait pour faire dérailler le processus.

Y a t-il tout de même des avancées à noter ?

Tout n’a pas été négatif. Le financement des crédits pour les pays du Sud a évolué. Le fonds prévu est désormais opérationnel, même s’il reste insuffisant. Pourtant, l’urgence est là : les pays pauvres sont les premières victimes du changement climatique. Il faut que nos pays aident les Etats en développement dans leur transition vers une politique climatique forte.

Certains semblaient attendre beaucoup des États-Unis et de la nouvelle administration Obama ?

On ne peut pas tout attendre des Etats-Unis, c’est ridicule. Cela a été le problème tout au long de cette conférence. Tout le monde s’est regardé en chien de faïence, en attendant que l’autre face le premier pas. Évidemment, l’élection d’Obama est un signal positif :nous espérons qu’il tiendra parole sur ces engagements environnementaux. Mais les Américains ne sont pas les sauveurs. Il faut avancer et pour cela le rôle des pays en voie de développement nous paraît crucial. Ils ont fait des propositions, aux pays du Nord, à eux désormais de prendre leur responsabilité et de les écouter.

Pensez-vous avoir été écouté en tant qu’ONG ?

Au vu des résultats, on peut clairement dire que non. Au même titre que les pays du Sud, nos propositions n’ont pas été entendues par la communauté internationale. Pourtant, nous étions très présents dans les débats, mais je pense que notre travail le plus important ne se fait dans ces conférences. Nous devons être présent à tous les stades du processus, notamment en amont. Nous allons donc continuer nos campagnes et notre lobbying pour un aboutissement positif à Copenhague en 2009.

Le site de Greenpeace