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La biodiversité veut faire carrière
vendredi, 31 octobre 2008
/ Etienne Burkel
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Après leur exploitation, les carrières ne sont pas que des trous béants dans la nature. Une étude révèle qu’elles sont aussi des havres de paix pour la biodiversité.
Les sites d’exploitation minière divisent souvent industriels et écologistes. Une étude vient les réconcilier. Cette enquête de l’Unicem (Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction) témoigne en effet d’un véritable fourmillement végétal et animal dans les sites désaffectés. Mieux encore, certaines espèces d’oiseaux ou d’insectes menacées y abonderaient. Sur les 35 emplacements observés, 362 espèces animales et 1092 espèces végétales ont été recensées.
La raison est simple. Selon le rapport, l’exploitation des sites crée un habitat qui se fait de plus en plus rare dans le paysage actuel : falaises calcaires, lacs ou zones humides, pierriers ou éboulis... L’hirondelle de rivage, attirée par l’eau, s’installe ainsi volontiers aux abords d’anciennes exploitations noyées. Le Grand duc, lui, va même jusqu’à faire son trou dans les carrière encore en exploitation.
En Belgique, les premières études sur le sujet datent de plusieurs années, et la législation belge encourage depuis l’abandon en l’état des carrières épuisées. Le remplissage des fosses ou l’aplanissement des reliefs pourrait en effet nuire à la colonisation naturelle du milieu. Ce qui ravit les industriels, heureux d’économiser les coût d’une réhabilitation. "Seuls les matériaux artificiels (métaux, aménagements divers et infrastructures) sont bien sûr évacués, et la fosse est parfois noyée pour créer un lac artificiel, mais les choses s’arrêtent là", conclut Jeanine Kievits.
L’étude belge du CRAEC d’avril 2008, dirigée par Pierre Anrys.