Taxer les sacs plastique de supermarché pour sauvegarder l’environnement ? La proposition de la commission des Finances fait hurler. Distributeurs, députés et ministère de l’Ecologie entament un nouvel épisode du feuilleton bonus-malus.

C’est le retour de la taxe plastique. Après la taxe pique-nique, extension du bonus malus à la vaisselle jetable, c’est au tour des sacs des grands magasins d’être la cible d’une mesure déjà impopulaire. Si l’amendement de la commission des finances de l’Assemblée se concrétise, les sacs pourraient être taxés à hauteur de 10 à 15 centimes. Le but est, bien entendu, de promouvoir l’utilisation de produits recyclables. Aujourd’hui, la plupart des contenants plastiques sont trop fins pour être refondus.

Premier insurgé au moment de l’annonce, le président de la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), Jérôme Bédier, qui parle d’une loi "provocante". Selon lui, c’est encore le consommateur qui paye. Il ajoute que la quantité de sacs consommés aujourd’hui est cinq fois inférieur à celle d’il y a quatre ans, lorsque la grande distribution a commencé elle-même à les retirer des caisses.

Jean-Louis Borloo, ministre de l’Ecologie, ne s’est pas fait attendre également. Il a annoncé son opposition au projet, estimant qu’il fallait "laisser la profession s’organiser". Une telle mesure fiscale n’interviendra "qu’en dernier recours" a-t-il ajouté dans un communiqué.

On se souvient du feuilleton des assiettes en carton et des gobelets, "bientôt taxés" assurait Jean-Louis Borloo, puis "pas du tout, le bonus malus ne sera pas étendu" si on écoutait le Premier ministre, François Fillon. C’était sans compter sur notre hyperactif président qui a remis la mesure au goût du jour. Pour qu’enfin les députés enterrent le projet avec les espoirs du Grenelle, en éludant le sujet et en affirmant que "le bonus malus sera élargi... très lentement". Tout est donc une question de vitesse.