https://www.terraeco.net/spip.php?article6586
|
Pas fini d’avoir faim
lundi, 13 octobre 2008
/ Etienne Burkel
|
Quelques mois après les émeutes de la faim qui ont secoué les pays du Sud, la journée mondiale de l’alimentation ce jeudi 16 octobre sera cruciale. Thème cette année : changement climatique et agrocarburants.
Une population en constante augmentation, des prix alimentaires historiques, certains font rapidement le lien. Le 16 octobre a lieu, comme chaque année depuis la création de la FAO (Food and Agriculture Organisation of the United Nations : Organisation des Nations Unis pour l’alimentation et l’agriculture) en 1945, la journée mondiale de l’alimentation.
Le rapprochement d’un thème à l’autre est vite fait, notamment par le PRB qui déplore "une répartition inégale de la croissance démographique, ainsi que de la production alimentaire" à travers le monde. Mais pour Sylvain Trottier de l’organisation Action contre la Faim, le problème n’est pas si simple. "Notre planète peut nourrir 9 milliards de personnes", affirme-t-il, "des études le montrent". La réelle préoccupation vient du contexte lié à cette hausse des prix alimentaires depuis quelques années.
Une situation qui empire donc. Aujourd’hui, les ONG procèdent à des distributions d’urgence en Afghanistan, au Liberia, au Népal. Fin 2007, 925 millions d’êtres humains souffraient de la faim, 55 millions d’enfants de moins de cinq ans étaient mal nourris. Selon ACF, 3 milliards de dollars seraient suffisants chaque année pour prendre entièrement en main la sévère malnutrition des 19 millions d’enfants en danger, alors que que la faim coûte environ 2 à 3 points de PIB par an aux pays concernés.
La journée mondiale de l’alimentation, en marge de laquelle sont prévus un grand "freeze mob" à la Défense à Paris et un certain nombre d’actions de sensibilisation, orientera le débat vers la réalisation des promesse faites par les nations Unies et le G8 au printemps dernier. Le thème du changement climatique et des agrocarburants a été commenté vendredi dernier par Alexander Mueller, sous-directeur général de la FAO, en ces termes : "Il convient d’élaborer des stratégies d’adaptation, plus particulièrement dans les pays vulnérables où vivent la plupart des quelque 920 millions d’affamés ; il faut revoir la question de l’utilisation des terres, les programmes de sécurité alimentaire et les politiques forestières et de pêche afin de protéger les pauvres des effets du changement climatique".
Tout est dit, reste à agir.
Le rapport du PRB sur la crise alimentaire