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Derrière les étiquettes, les vraies victimes de la mode
mercredi, 9 mars 2016 / www.clairelenestour.com

Trois ans après l’effondrement d’un immeuble abritant des ateliers textiles au Bangladesh, les conditions de fabrication des vêtements à bas coût peuvent encore s’améliorer.

Acheter du chocolat exhibant le sourire de son producteur sur l’emballage, cela ne surprend plus. Pour les vêtements en revanche, il ne viendrait pas à l’idée des grandes enseignes de mettre en avant leurs conditions de fabrication. En effet, une photo d’ouvriers entassés dans une usine délabrée n’a rien de très vendeur… Depuis que l’économie est mondialisée et que les marchandises voyagent, les marques ne cherchent plus à produire au plus près des clients. Elles préfèrent réduire les coûts, quitte à faire de nos achats de véritables globe-trotters. A la différence de l’industrie automobile qui a délocalisé des usines entières, la couture nécessite peu de technologies : les marques font appel à des entrepreneurs qui ont leurs propres ateliers et fournissent plusieurs clients. Le 23 avril 2013, 1 127 personnes sont décédées dans l’effondrement du Rana Plaza, un immeuble de huit étages plein d’ateliers textiles dans la capitale du Bangladesh, Dacca. La catastrophe a mis en lumière la face sombre de nos vêtements : des ouvriers parfois mineurs, travaillant douze heures par jour, six jours sur sept dans des usines sans ventilation ni contrôles sanitaires. Le tout pour une trentaine d’euros par mois…

Interpeller les multinationales

Que faire ? Boycotter le made in Asia ? Pas forcément, car le textile fait partie de l’économie de ces pays. Grâce à lui, le taux de pauvreté au Bangladesh est passé de 60% en 1992 à 30% aujourd’hui. De plus, une étiquette made in France peut s’avérer trompeuse puisqu’il suffit d’une couture dans l’Hexagone pour avoir le droit de l’apposer. Le plus utile serait donc d’interpeller les multinationales qui ont le pouvoir de faire évoluer (et respecter) les législations en vigueur dans les pays qui nous habillent. Tu peux aussi acheter moins et de meilleure qualité. —



Selon le collectif Ethique sur l’étiquette, un jean vendu 100 euros rapportera moins de 2 euros à l’ouvrier qui l’a cousu.

8 euros seront consacrés aux autres coûts de production, 5 euros au transport, 40 euros à la marque et 45 euros au magasin qui le vend.