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« Végétariens de tous les pays, véganisez-vous ! »
lundi, 29 février 2016 / Ophélie Véron /

Végétarienne, optimiste et convaincue qu’un autre monde est possible, elle partage sur son blog – sous le nom d’Antigone XXI – ses réflexions sur des sujets d’éthique et de société, des informations toujours bonnes à savoir, des conseils de lecture, des astuces pratiques pour apprendre à mieux consommer et à vivre avec plus de sérénité, sans oublier des petites recettes gourmandes pour croquer la vie à pleines dents – sans jamais lui faire de mal.

Ne pas manger de viande et de poisson, c’est bien. Arrêter aussi le lait, les œufs et le fromage, c’est mieux, et c’est surtout la continuation logique d’un choix éthique. Explications.

« Quand je suis devenue végane, on m’a regardée avec de gros yeux. Comment ça ? Etre végétarien, cela ne suffit donc pas ? N’avais-je pas déjà fait mes adieux à la viande de veau, vache, cochon et toutes les entrecôtes qui s’ensuivent ? Pourquoi faire en plus une croix sur les œufs, le lait, le fromage et autres délices si typiques de notre contrée ? C’est pourtant simple : le véganisme est un choix logique et, tôt ou tard, tout végétarien est amené à devenir végane s’il veut rester cohérent avec lui-même. Si, si et ne pleurez pas votre coulommiers.

Etre végétarien est un choix motivé par deux raisons principales : l’environnement et, surtout, l’éthique. Du côté environnemental d’abord : notre alimentation a un rôle majeur dans la dégradation de l’environnement et le réchauffement climatique. L’élevage est responsable de 14,5% des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’origine anthropique. Tandis qu’adopter une alimentation végétarienne permet de réduire de 46% ces émissions, ce ne sont pas moins de 87% d’entre elles qui passent à la trappe avec une alimentation végétalienne. Même chose pour les besoins en eau : un litre de lait de vache nécessite 1 000 litres d’eau, contre 300 litres seulement pour du lait de soja. De là à dire qu’un vrai écolo n’est pas seulement végétarien, mais nécessairement végétalien, il n’y a qu’un pas.

Poussins mâles gazés

Seconde raison majeure : l’éthique. On est d’abord végétarien parce qu’on ne veut pas faire souffrir d’animaux. Pour la viande, le lien est alors évident (steak = animal mort), mais pour les produits laitiers et les œufs, qu’en est-il ? Qu’elles soient conventionnelles ou biologiques, les industries laitières ne font pas de cadeau à leurs occupants : deux tiers des vaches et 90% des veaux destinés à la consommation humaine sont issus du troupeau laitier. Les veaux sont séparés à la naissance de leur mère, puis sont engraissés avant d’être abattus vers l’âge de 4 mois s’il s’agit de mâles. Les génisses deviendront des vaches laitières et seront envoyées à l’abattoir vers 4 ou 5 ans. Dans la nature, elles auraient vécu vingt ans. Pour les œufs, la situation n’est pas rose non plus. Près de 70% sont issus d’élevages intensifs, où les poules pondeuses sont entassées par dizaines de milliers dans un même bâtiment sans accès à la lumière. Les poules d’élevages biologiques ont des conditions de vie légèrement meilleures, mais, comme leurs congénères, elles sont abattues vers l’âge d’un an. Un petit monde d’amazones où, bios ou non, les poussins mâles sont gazés à la naissance, broyés vivants ou étouffés dans des sacs-poubelles. Tout ça pour accompagner nos mouillettes au beurre. Si l’on est végétarien parce qu’on refuse la souffrance et l’exploitation animale, devenir végétalien ou végane est simplement la continuation logique de ce choix éthique.

Meringues et macarons

Laissons aux veaux le lait de leur mère, leurs œufs à nos cocottes, et n’oublions pas que manger végétalien ne fait pas de vous des ascètes condamnés au tofu et aux graines germées. L’univers de la cuisine végétale est riche en surprises, nouveautés et gourmandises. Les laits végétaux arroseront avec bonheur vos céréales du petit-déjeuner, tandis que les meringues et macarons montés au jus de pois chiche (1) font déjà leur entrée dans les plus grands restaurants parisiens. Que vous soyez végétarien par éthique, pour des raisons environnementales ou pour votre propre santé, si vous vous étiez rabattu sur les pizzas quatre fromages par dépit de la barbaque, réfléchissez par deux fois avant de mordre dedans. » —

(1) La technique ici


- Le site d’Antigone XXI