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Voisins de centrales nucléaires, à vos pastilles d’iode !
lundi, 1er février 2016 / Amélie Mougey

En relevant leur courrier en ce début de mois de février, les voisins de Fessenheim, de Cattenom et de dix-sept autres installations nucléaires vont se souvenir, bon gré mal gré, du danger qu’ils côtoient.

Après une série de réunions publiques, dont la dernière se tient ce 3 février à Bollène (Vaucluse) – une des quatre communes abritant le site du Tricastin –, la campagne de distribution entre dans sa deuxième phase. Dans leurs boîtes aux lettres, les personnes résidant à moins de 10 km de dix-neuf sites de recherche ou de production ont reçu une missive des pouvoirs publics les invitant à retirer gratuitement leurs pastilles d’iode en pharmacie.

Le périmètre correspond à celui de l’actuel plan particulier d’intervention (PPI) qui laisse les ONG perplexes. « Il s’est avéré que la zone concernée par un accident nucléaire s’étend de 100 à 300 km », rappelait Greenpeace lors de la sortie d’une application permettant de visualiser l’étendue d’une contamination en cas d’accident. Cette angoissante simulation montre que l’ensemble de la population et les 35 000 communes françaises seraient touchées.

Plus modeste, la campagne en cours concerne tout de même « 500 000 foyers et établissements recevant du public (entreprises, commerces, écoles, etc.) répartis dans 500 communes », explique l’autorité de sécurité nucléaire (ASN) sur son site Internet. Pour ces riverains proches, il était temps de renouveler les stocks.

La dernière opération de ce type remonte à 2009. Or, ces pastilles, qui prises en amont d’une exposition empêchent l’iode radioactif de se fixer sur la thyroïde, ne sont efficaces que sept ans. Cette nouvelle distribution, la cinquième depuis que la mesure a été instaurée en France en 1997, intervient quelques jours après présentation des vœux pour 2016 de Pierre-Franck Chevet, le président de l’ASN. A cette occasion, il a signalé que « le contexte en matière de sûreté nucléaire et de radioprotection est préoccupant », évoquant notamment l’âge des centrales.

Au delà de la distribution, cette campagne vise à « sensibiliser les riverains au risque nucléaire », explique l’ASN. Une action qui passe par la mise en place du site Internet « Alerte nucléaire je sais quoi faire » et d’un numéro vert.

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