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Londres veut bannir le sac plastique
mercredi, 21 novembre 2007 / Louise Allavoine

Alors qu’en France, l’utilisation du sac plastique recule. En Angleterre, on projette de l’interdire. La capitale britannique envisage de supprimer totalement sa distribution dans les magasins dans un délai de 18 mois.

Le plastoc n’a plus la cote. En France, le nombre de sacs de caisse a diminué de 70% en quatre ans d’après une étude pilotée par l’Ademe [1] et Eco-Emballages [2]. Cette bataille contre le plastique s’est gagnée par la méthode douce, c’est-à-dire en incitant progressivement les supermarchés à ne plus en distribuer.

En Angleterre, on préfére les mesures radicales. D’après le quotidien The Guardian, Londres envisage de bannir totalement les sacs plastiques des magasins de la ville. Mais, la municipalité hésite encore entre l’interdiction et la taxe. Dans un cas comme dans l’autre, elle a de toutes façons le soutien de la population.

Plus de 90% des personnes et organisations interrogées par "the London Councils" (le corps représentant les autorités de la ville) désireraient une interdiciton totale. Ils soutiendraient également l’idée d’une taxe, dont le montant balance encore entre 10 à 15 pence (environ 15 à 20 centimes d’euros).

Les sceptiques de l’anti-plastique

Plus de 17 milliards de sacs plastiques sont distribués par les supermarchés anglais chaque année, soit 60 000 tonnes de plastiques dans les décharges. A la Chambre des Lords, on a toujours évité une interdiction ou une taxe nationale. Le gouvernement leur a préféré un accord de réduction volontaire avec les supermarchés. Selon ses termes, l’impact environnemental des sacs plastiques doit diminuer de 25 % d’ici à 2009.

Récemment, Sainsbury’s (3e plus grande chaine de supermarchés britanniques) annonçait que l’utilisation des sacs plastiques avait chuté de 10% au cours des six derniers mois tandis que celle des cabas avait augmenté de 50%.

Au Ministère de l’Environnement, on ne croît pas à l’efficacité de ce type de mesure. "Il n’est pas évident qu’une taxe sur les sacs plastiques soit bénéfique, peut-on lire sur son site Internet. Cela encouragera les gens à utiliser des sacs fabriqués avec d’autres matériaux ou des emballages alternatifs, ce qui pourrait être pire pour l’environnement."

David Tyson, secrétaire de l’assocition UK Packaging and Industrial Films, est du même avis. Il prétend que "là où une taxe a été adoptée, comme en Irlande, l’utilisation du plastique a augmenté". Et il estime que "le sac plastique classique est le plus réutilisable des emballages".

Le Québec non plus ne serait pas prêt à mettre son bon vieux sac plastique aux oubliettes. Jusqu’à nouvel ordre, il constituerait une solution plus écologique que les nouveaux sacs biodégradables ou compostables. C’est la conclusion surprenante d’une étude réalisée par le Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ) révélée dans les colonnes du quotidien Le Devoir. Dans la Belle Province, les filières classiques de recyclage digèrent mieux le sac plastique classique que le sac biodégradable.

The Guardian, édition du 13 novembre.

Le Devoir, édition du 15 novembre.

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