A l’heure où le premier A380 est livré à la compagnie Singapour Airlines, Planète Terra s’interroge sur l’impact écologique du plus gros porteur du monde. L’avion-paquebot est-il un 4X4 des airs ?

Il semblerait que non. Avec 75 grammes de CO2 rejeté par kilomètre et par passager, il s’apparenterait même à une Toyota Prius du ciel, un chouïa plus grand. L’A380 brûle 17% de fuel de moins par siège (moins de 3 litres de carburant par passager aux 100 kilomètres) que les plus gros avions en exploitation. L’empreinte carbone d’un avion grandes lignes n’aurait jamais été aussi faible à en croire le site Internet du constructeur européen. Des nouveaux matériaux ont permis d’alléger pour 25% la structure du poids lourd. Et les dernières innovations en matière d’aérodynamisme ont permis de réduire sa consommation de carburants.

Mais les écologistes rappellent que pour éviter d’empirer le changement climatique, il faudrait aujourd’hui limiter nos émissions de Gaz à effet de serre à 500 kg équivalent carbone. Or 1 litre de carburant pétrolier conduit à l’émission d’environ 800 g équivalent carbone. Donc, limiter ses émissions à 500 kg équivalent carbone revient à limiter sa consommation annuelle de pétrole à 625 litres... ce qui correspondrait à un seul voyage en A380 de 21500 km ! Sans compter que les émissions étant faites en altitude, l’effet de serre en résultant est deux à quatre fois supérieur, ce qui divise d’autant le plafond du kilométrage acceptable.