Pour mes cadeaux, j’ai toujours préféré les surprises. L’interrogation sur la forme du paquet, le regard amusé du généreux donateur, et souvent, l’étonnement ravi une fois l’offrande dépiautée. Des sensations très proches de celles que l’on éprouve lorsqu’arrive un mail de Léa Crespi, après une séance de portraits avec l’un de nos interlocuteurs. La bienveillance de Vandana Shiva, qui occupe votre une ce mois-ci, la résolution inébranlable de Fabrice Nicolino, l’intelligence de Fatoumata Kebe ou l’humanité de Tarik Chekchak jaillissent alors de son objectif. Couleurs, lumière, regards, le travail de la portraitiste, compagne de route de Terra eco depuis près de sept ans, respire la compréhension de l’humain. Un photographe n’a pas toujours le loisir de discuter des heures avec son sujet. Il doit capter, presque d’instinct, à qui il a affaire. Léa Crespi excelle dans l’exercice. Le seul reproche que l’on peut lui faire, c’est que le suspense, finalement, disparaît. Puisque, à chaque portrait, on en prend plein les yeux.