15 février 1992. La Péruvienne María Elena Moyano Delgado est assassinée en public et son corps dynamité par un commando du groupe terroriste Sentier lumineux. Infatigable combattante pour les droits des femmes, la justice sociale et les quartiers populaires, cette militante de gauche était la marraine d’un projet de coopération que je menais à l’époque dans une banlieue populaire de Lima, la capitale du Pérou. Il me reste de cette histoire quelques photos et vidéos, témoignages toujours brûlants d’une amitié avortée. Et surtout dans un coin de ma tête son sourire et les mots qu’elle avait empruntés à Gandhi : « Si tu veux que le monde change, alors change-le, toi ! » C’est à María Elena – la negra – que je songe, vingt-quatre ans après sa disparition, en titrant fièrement sur ces écoféministes qui se lèvent ici et là pour défendre leur terre et les leurs. Puisse notre rédaction, dans son travail quotidien, inspirer la même force dans les sujets qu’elle choisit et publie. En ce début d’année 2016, après l’enthousiasmant accord climatique de Paris et malgré toutes les obscurités qui surgissent, soufflent de nouveau les vents porteurs. Larguons les dernières amarres ! —