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Le Slow a la patate
jeudi, 13 septembre 2007
/ Louise Allavoine
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Samedi, la première journée nationale du Slow Food faisait sa fête à la pomme de terre. Dans toutes les grandes villes de France, les casseroles ont fait mijoter gastronomie et citoyenneté.
Opération escargot dans les villes de France ce samedi. Pas d’angoisse, il ne s’agissait pas d’une énième manif venue gâcher le week-end ensoleillé promis par Évelyne Dhéliat. Au contraire, car cette fois il est question de bonne bouffe. La pomme de terre dans tous ses états investit places et marchés pour la première journée nationale du Slow Food.
Mouais… mais c’est quoi le Slow Food ? Un nouvelle chaîne de restaurants où on peut danser langoureusement tout en mangeant ? Non, non, rien à voir. Le Slow Food, c’est un mouvement né en Italie dans les années 1980, en réaction au développement tentaculaire des Fast Food, McDo en tête de liste. Pourtant, dans un monde qui va toujours plus vite l’idée de lever le pied semble un peu dépassée. Mais en 20 ans, l’association fondée par le sociologue piémontais Carlo Petrini s’est elle aussi étendue à travers le monde. Ses 83 000 membres répartis dans 800 "conviviums" (unités locales), sont présents dans cinquante pays. Ronald n’a qu’à bien se tenir.
Contre la standardisation des assiettes, les "slow-consommateurs" veillent aussi à la biodiversité agroalimentaire. Ils soignent leurs "sentinelles" : la poule coucou, la vache nantaise ou la lentille blonde du Cantal par exemple, des espèces animales et végétales chères aux cuistots mais en danger d’extinction. Ils soutiennent une nouvelle agriculture, moins intensive, plus propre et fondé sur les savoir-faire des communautés locales. Le seul modèle qui offre selon eux, des perspectives de développement aux pays du Sud.
La France est le premier pays où est organisée une journée nationale du Slow Food. Pour cette grande première, la patate est à l’honneur, comme un avant-goût de l’année 2008, déclarée "Année internationale de la pomme de terre" par l’Onu. Justement parce que ce tubercule est une culture vivrière, et que la souveraineté alimentaire est un défi majeur pour Pays les moins avancés (PMA). C’est Parmentier qui doit être content ! Lui qui la recommandait au 18e siècle pour résoudre le problème des famines endémiques.
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