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Biodiversité : le grand absent du Grenelle de l’environnement ?
lundi, 6 août 2007
/ Demeter
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Les médias et les groupes de travail du Grenelle de l’environnement se focalisent sur le changement climatique et les OGM. N’oublions pas la biodiversité, une des pierres angulaires de l’édifice environnemental.
La biodiversité, notre patrimoine historique et culturel, s’appauvrit de jour en jour : chaque année, 50 000 à 100 000 espèces disparaitraient dans le monde. Le citoyen lambda n’y voit guère de quoi s’inquiéter. Une espèce disparue ? Et alors ? En réalité, lorsqu’une espèce disparaît, c’est la chaîne alimentaire qui se dérègle.
Dans les années 20, le dernier loup du Parc de Yellowstone (Etats-Unis) est abattu. Quelques décennies plus tard, le nombre des trembles (arbres aux si jolies couleurs automnales) a fortement régressé, les castors ont disparu, le visage du parc est métamorphosé. Pourquoi ? Parce que les loups disparus, leurs principales proies à savoir les élans, se sont multipliés. Pour se nourrir, ceux-ci ont brouté les jeunes pousses d’arbustes (dont les trembles) et les bosquets en bordure de rivières, qui permettaient de maintenir les berges en place. Avec les arbres, les castors ont aussi disparu alors que la population des coyotes, elle, a cru, décimant ainsi les populations de rongeurs et de leurs autres prédateurs. Depuis 1995, on a réintroduit avec succès le loup et les diverses populations se rééquilibrent.
Les requins, tant redoutés et tout autant appréciés pour leurs ailerons contribuent eux aussi à l’équilibre. Dans certains lieux comme la mer des Caraïbes, leur disparition engendre la prolifération des raies pastenagues, une de leurs principales proies. Cette dernière entre alors en concurrence... avec l’homme, dans la pêche aux crustacés.
Les chats qu’on abandonne aux vacances et qui se multiplient ou encore les chats domestiques qu’on laisse divaguer ont besoin de se nourrir. Une concentration trop importante de chats provoque ainsi rapidement la disparition des petits passereaux et autres oiseaux qui ont pourtant eux aussi leur place à tenir dans un écosystème équilibré.
La biodiversité est essentielle à notre vie et constitue un patrimoine dans lequel l’homme puise tous les jours sa pitance et son inspiration. Des vagues de disparitions d’espèces ont déjà eu lieu mais sur des laps de temps beaucoup plus longs, laissant ainsi le temps à la biodiversité de s’adapter. Aujourd’hui, on ne lui laisse pas ce luxe. N’oublions pas une chose, la Terre en a vu d’autres et elle survivra à l’apparition de l’homme et, dans le pire des cas, à sa disparition !
(Crédit photo : vue extraite du DVD de National Geographic "L’épopée des loups de Yellowstone")
Le site officiel du Grenelle de l’environnement
Les coulisses du Grenelle sur le blog des ONG "Grenellorama"