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Hep, cyclo !
jeudi, 14 juin 2007 / Johann Fleuri

Des flottes de pousse-pousse électriques débarquent sur les voies de bus de nos villes. 100% écolo, 0% transpiration. Les taxis-Mercedes n’ont qu’à bien se tenir. Reportage à Nantes.

En 10 minutes, le cyclo est là. Prêt à vous faire faire le tour de la ville où à vous déposer là où vous le souhaitez. Ce triporteur d’un nouveau genre permet à ses passagers - deux au maximum - de profiter du paysage. Sans stress, ni précipitation. Je monte à bord du cyclo et la balade commence. Le soleil brille et le vent frappe doucement les joues. Les parois en plastique permettent une parfaite vision de l’environnement, de la ville, de l’activité. Je me surprends à redécouvrir Nantes, ses rues piétonnes, sa place royale. Le cyclo regroupe tous les plaisirs du vélo sans la préoccupation de la circulation, ni l’effort du pédalier. Les passants étonnés tournent leurs regards curieux vers le taxi écolo. Les voitures, toutes aussi surprises de cette nouveauté, laissent passer l’intrus sans difficulté.

Pédalage assisté

Frédéric, le cyclonaute, me parle de l’initiative avec plaisir. Le vélo, il adore. La prestation de service, c’est la cerise sur le gâteau. De la personne âgée qui a du mal à porter son sac au couple épuisé d’une course effrénée dans les boutiques en passant par le touriste un peu déboussolé, le cyclo séduit. « J’adore le vélo et faire plaisir au gens. Le cyclopolitain, c’est une vraie révélation pour moi. » Virage à droite, Frédéric sort son « clignotant », une flèche rouge réfléchissante en papier : « C’est encore un peu artisanal ! », avoue-t-il, embarrassé. Grâce à la batterie électrique située dans le dos du triporteur, le cyclonaute est assisté en permanence. Autrement dit, pas besoin d’être un athlète de haut-niveau pour conduire le triporteur. Ainsi, huit des douze cyclonautes nantais sont des filles.

Epidémie de cyclos

A l’initiative du projet, deux étudiants en école supérieure de commerce à Lyon. Pour leur projet de fin d’année, Sarah Dufour et Gérard Lévy imaginent les villes traversées par des tricycles, dotés d’un moteur électrique, parcourant les villes et supplantant les taxis. L’idée fait son chemin et prend vie en 2003, sous le nom de Cyclopolitain. L’entreprise attaque Lyon, puis se développe sur Grenoble, Paris et Nantes. Bientôt, Toulouse, Annecy et Genève. Soutenu par les offices de tourisme ou l’Agence de l’environnement et maitrise de l’énergie (ADEME), l’activité de la société augmente de 50% chaque année. 100% de satisfaction de la part des utilisateurs et des employés.

Le hic ? La difficulté à trouver des annonceurs. Jugée trop locale, la cyclo attitude est boudée par les entreprises. Financé à 70% par la publicité et la communication, le cyclo tourne à perte sans annonceurs. A un euro le kilomètre, la partie transports ne rapporte, pour l’instant, pas grand chose. Alors que le but du cyclo serait de se suffire à lui-même et devenir le leader français de la mobilité douce en milieu hyper-urbain.

Pour consulter la liste des villes couvertes par le Cyclopolitain