Fin février 2007, une équipe internationale de scientifiques forent, observent et jaugent la capacité du sol de Ketzin, en Allemagne, à 40 km de Berlin. Pour résoudre le problème des émissions de CO2, l’Allemagne a l’idée d’enterrer le gaz à 800 mètres de profondeur. 60 000 tonnes de CO2, soit la consommation annuelle d’une ville d’environ 150 000 habitants, seront amenées par camions-citerne à partir de juin et séjourneront sous forme liquide dans le sol. Ce système ne devrait, a priori, pas avoir d’incidence sur les terres et les nappes phréatiques. « Rien de dangereux, assure Günter Borm, professeur au Centre de recherche de la Terre de Potsdam (GFZ) qui coordonne l’opération. On retrouve ce type de gaz dans la nature. » L’opération a un coût : 40 euros par tonne de gaz enfouie. Une somme qui aurait pu être utilisée dans le développement des énergies propres, souligne Greenpeace et Bund, association allemande de protection de l’environnement. L’Allemagne n’est pas la première à tenter cette expérience insolite. La Norvège, l’Australie, l’Algérie l’ont précédée afin d’améliorer la rentabilité de l’exploitation de gaz ou de pétrole. L’Allemagne a repris l’idée en raison de l’importance de ses centrales au charbon.