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Zéro euro
vendredi, 16 octobre 2015 / Amélie Mougey

C’est le montant des investissements de la banque Natixis en faveur du charbon. C’est aussi la somme qu’Engie (ex-GDF Suez) consacrera à de nouveaux projets charbon.

Le charbon est en disgrâce. L’énergie la plus émettrice en gaz à effet de serre voit peu à peu les acteurs économiques, banques et énergéticiens, s’en détourner. Après une campagne des ONG, Ségolène Royal, la ministre de l’Ecologie a annoncé ce mercredi qu’Engie, ex-GDF Suez, une entreprise détenue à 35% par l’Etat allait « programmer la fin des investissements dans le charbon » et se retirer de ceux où elle n’est pas fermement engagée. Une annonce plus tard confirmée par le groupe.

Le lendemain c’était au tour de Natixis d’annoncer la fin du financement des industries du charbon dans le monde et des « sociétés dont l’activité repose à plus de 50% sur l’exploitation de centrales électriques au charbon ou de mines de charbon thermique ». Avec cette annonce, la filiale de BPCE (Banque Populaire - Caisses d’épargne) va encore plus loin que le Crédit Agricole dont l’engagement à ne plus financer le charbon pris en mai ne concernait que les sociétés exclusivement tournées vers cette activité.

Aux yeux des ONG, les acteurs privés peuvent encore mieux faire. « Engie dispose toujours de 30 centrales à charbon dans le monde qui émettent près de 81 millions de tonnes de CO2 par an », rappellent Les Amis de la terre. L’ONG appelle donc l’énergéticien à se désengager totalement d’ici à la COP21. « Les centrales doivent être réellement fermées, et non revendues à d’autres investisseurs », précise-t-elle dans un communiqué. Une idée qui pour l’heure semble mal embarquée : « Engie a mandaté des banques américaines, australiennes et asiatiques pour sonder le marché sur la vente des centrales à charbon que le groupe possède en Asie et en Australie » nous apprend le magazine Challenges.