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« La Sixième extinction », essai vertigineux
mercredi, 23 septembre 2015 / Simon Barthélémy

De Elizabeth Kolbert, La Librairie Vuibert, 352 pages, 21,90 euros.

Il y a 444 millions d’années, une glaciation a probablement entraîné la première extinction massive des espèces ; un réchauffement planétaire, la troisième ; la chute d’un astéroïde, 66 millions d’années avant notre ère, a sans doute provoqué la cinquième. Aujourd’hui, 41% des amphibiens, un tiers des requins, un quart des mammifères sont menacés d’extinction… Une sixième extinction, à un rythme anormalement élevé, qui laisse à peu d’espèces le temps de s’adapter. Selon Elizabeth Kolbert, prix Pulitzer 2015, le coupable est connu : l’homme. Qu’il chasse le mammouth laineux ou le dodo jusqu’au dernier, introduise volontairement ou pas des espèces invasives dans l’environnement ou émette du CO2, c’est un tueur en série. Et non seulement il « élague son propre arbre généalogique », mais « il scie la branche sur laquelle il est assis ». De ce plombant état des lieux, la plume du New Yorker tire un récit aussi vivant que rigoureux et non dénué d’humour. Elle se nourrit de reportages de terrain – l’observation de la vie sexuelle des coraux dans le Pacifique, ou de la migration des arbres face au réchauffement dans les Andes… — autant que d’histoire – les débats entre Cuvier et Darwin sur la disparition des espèces dont on venait de découvrir les fossiles. C’est passionnant, tant sur le travail des chercheurs que sur les conclusions : l’entrée dans une nouvelle époque géologique, l’anthropocène, vertigineuse inconnue. —


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