Autonome, respectueuse de l’environnement et de ses employés, Pocheco est une entreprise atypique. Depuis vingt ans, son patron œuvre à réaliser une utopie durable.

Economie circulaire - « Pocheco, c’est des gens bien, vous n’allez pas être déçue, assure le taxi. Et Emmanuel Druon, il vient tous les jours à vélo depuis Lille ! » Ce patron original est l’auteur d’un manuel d’antimanagement, Le syndrome du poisson lune (Actes Sud, 2015), et a converti sa boîte en un labo de l’économie circulaire.

Bambouseraie à l’accueil

Ici, à Forest-sur-Marque (Nord), 114 personnes – dont deux tiers d’ouvriers – produisent deux milliards d’enveloppes par an, et le travail se fait en trois-huit. Mais depuis 1997, le boss a décidé de faire de Pocheco une usine où il fait bon travailler et aux performances environnementales remarquables. A l’entrée, une bambouseraie épure les eaux usées. L’eau elle-même provient de la récupération d’une partie végétalisée de toiture. Les bambous morts et les vieilles palettes sont compostés et brûlés pour chauffer l’usine l’hiver.

En 2010, les faces sud des 4 000 m2 de toits ont été recouvertes de panneaux photovoltaïques et les faces nord vitrées et ouvertes au soleil. « C’était deux fois plus cher, mais on fait 200 000 euros par an d’économies d’énergie, et c’est beaucoup plus agréable pour les gens qui travaillent », précise Kevin Franco, du bureau d’études intégré de Pocheco. Les bruyantes pompes ont été remplacées puis déplacées au centre de l’usine et leur chaleur, récupérée. Et la boîte n’a désormais plus besoin de s’approvisionner en gaz naturel. Preuve du succès de Pocheco, chaque semaine, entrepreneurs, étudiants ou chercheurs débarquent pour chercher l’inspiration !

Emmanuel Druon a révolutionné Pocheco en 1997

Usine autonome en chauffage