Et non, en mai, les feuilles n’ont pas volé au vent, comme le chantait Nana Mouskouri en 1975. Elle sont plutôt mortes avant l’heure, les feuilles. C’est l’Agence américaine océanique et atmosphérique qui vient de l’annoncer : le mois de mai 2015 a été le plus chaud depuis le début des relevés de températures, en 1880. A la surface des océans et des terres émergées, la température moyenne se trouvait 0,87°C au-dessus de la moyenne du XX^e siècle. Cet écart semble faible. Mais en Inde, par exemple, ce réchauffement s’est traduit par une canicule de plus de dix jours pendant laquelle la quasi-totalité du pays a vécu au-dessus de 42°C et certains Etats au-dessus de 45°C. La vague de chaleur s’est soldée par 2 200 morts sur le Sous-continent. Pour l’Agence américaine océanique et atmosphérique, citée par l’Agence France Presse, ces enregistrements historiques montrent que le réchauffement de la planète se poursuit. « Ces temps ci, je l’avoue, j’ai la gorge un peu âcre/Le Sacre du Printemps sonne comme un massacre », chantait, en 1969, Claude Nougaro dans « Paris Mai ». Le morceau jazzy et libertaire invoquait l’élan de mai 68. Nougaro se doutait-il que près de cinquante ans plus tard, on pourrait reprendre ses paroles pour pleurer sur la hausse du mercure ?