De Nicolas Roeg, 1971, reprise le 3 juin.

Dans le désert australien, un père de famille se suicide en abandonnant ses deux enfants. Au bord de l’épuisement, ils croisent la route d’un jeune Aborigène, à qui ils emboîtent le pas, partageant ainsi son « walkabout », rite de survie dans le bush, sur la piste des signes sacrés laissés par les ancêtres. Les deux orphelins apprennent, comme lui, à se fondre dans la nature hostile et superbe, peuplée d’animaux inquiétants. Par mimétisme et sens de l’adaptation, ils adoptent peu à peu les gestes et la tenue du jeune Aborigène avec qui ils font route vers la civilisation. Décousue, la trame narrative laisse place à des intermèdes – celui d’un charcutier dépeçant un morceau de viande mis en relation avec une scène de chasse dans le bush, ou encore un groupe de chercheurs travaillant dans le désert, obsédés par le décolleté de leur collègue juste avant une scène de baignade où naît une tension érotique entre la jeune fille et l’adolescent. Ces parallèles soulignent l’écart entre les mondes « civilisé » et « primitif », mais aussi un humain universel peu reluisant, fait de pulsions destructrices et d’incommunicabilité. Film complexe, sans parti pris pour un monde ou pour l’autre, Walkabout est un chef-d’œuvre esthétique sur la nature sauvage et humaine. —

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