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Greenpeace à la loupe
lundi, 30 juin 2008 / Céline Mounié

La plus engagée des ONG écolo est-elle aussi verte qu’elle le prétend ?

« Nous dénonçons et critiquons les autres. Pour être en accord avec ses principes, il faut commencer par soi-même ». Greenpeace a décidé de balayer devant sa porte. Pour la première fois, une ONG publie un bilan environnemental et sociétal de son activité.

Décidée à jouer la transparence, l’organisation s’est basée sur le modèle du rapport GRI (Global reporting initiative), déjà utilisé par de grandes entreprises : 130 indicateurs fixent un niveau de performance. La branche belge de l’association joue les pionnières. Cette première tentative commence au niveau le plus bas, avec seulement 30 indicateurs à respecter.

1/5 de la consommation moyenne d’énergie

« L’enquête a mis à jour des chiffres que nous ne connaissions pas. Au-delà de l’initiative, il s’agit maintenant de les utiliser pour réduire notre impact, » reconnaît Michel Renard, directeur des services internes à Bruxelles.

Greenpeace Belgium se dit satisfaite des résultats pour les paramètres économiques et sociétaux : les dons (unique source de revenus) garantissent l’indépendance financière, les salaires sont égaux entre hommes et femmes… La moitié des fournisseurs sont locaux -même s’il faut entendre par là qu’ils sont belges-, et l’association justifie le nombre important de temps partiels par ses opérations ponctuelles (porte à porte ou collectes).

Son autre fierté tient à sa consommation énergétique, qui représente à peine 1/5 de la consommation habituelle (112,35 kw/h/m2). Le bâtiment de 1 081 m2 à Bruxelles n’utilise que du gaz naturel et de l’électricité 100% verte. Si l’eau courante dans les douches et les cuisines nécessite 263 m3 par an, les toilettes et le nettoyage fonctionnent avec de l’eau de pluie tirée d’un puit.

Moins de papier = moins de CO2

Le bilan des émissions de CO2 s’équilibre à 335,107 kg par an. La plus grosse part revient à la consommation de papier (52%, devant les déplacements, 40%) : afin d’y remédier, Greenpeace Belgium a amputé son magazine de 4 pages. Un effort qui lui permettra de diminuer son bilan carbone de 17%.

Eclairage plus performant, nouveaux écrans… Visant une réduction de 50% de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020, l’ONG poursuit sa chasse au gaspillage : « Les collaborateurs de Greenpeace sont naturellement enclins à éteindre la lumière et à venir à vélo, mais nous continuons à encourager ces gestes ».

Au niveau international, la collaboration se poursuit avec le groupe GRI. Un nouveau modèle de rapport devrait être prêt pour 2009, avec des indicateurs spécifiques pour les ONG.

(Crédit photo : Garitzko)

- Rapport sociétal de Greenpeace Belgium pour (2007)

- Entretien avec Michel Renard, directeur des services internes de Greenpeace Belgium


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