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Climat : les Russes prédisent le froid
mercredi, 20 février 2008 / Louise Allavoine

Certains scientifiques russes contestent la thèse du réchauffement climatique. Selon eux, l’Homme ne serait pas à l’origine du phénomène.

Emissions de gaz carbonique (CO2) et affolement du mercure n’ont rien à voir. Voilà ce que soutiennent certains scientifiques russes, en contradiction totale avec les experts du Giec [1]. Noyau dur des sceptiques : les éminents chercheurs Khabiboullo Abdoussamatov et Vladimir Melnikov. Le premier dirige le laboratoire d’études spatiales de l’Académie des sciences russe. Autant dire qu’il connaît l’atmosphère terrestre comme sa poche. Quant au second, spécialiste reconnu du pergélisol [2], il est à la tête de l’Institut de la cryosphère terrestre [3]. Son truc à lui, c’est la glace.

Blanc comme neige

En 2006, Abdoussamatov affirmait dans une interview à l’agence d’informations russe RIA Novosti qu’"une augmentation, même importante, de la teneur en gaz carbonique dans l’atmosphère n’[avait] jamais précédé un réchauffement du climat de la Terre". Une accumulation de CO2 dans l’atmosphère, même considérable ne conduit donc pas à une augmentation de la température de la Terre selon lui. Autrement dit, les émissions anthropiques de gaz carbonique ne sont pas à l’origine du réchauffement climatique. Ce qui disculpe l’Homme de toutes responsabilités.

D’ailleurs, l’effet de serre n’existerait pas. "Il n’est pas scientifiquement fondé d’attribuer à l’atmosphère terrestre les propriétés de l’effet de serre." prétend Abdoussamatov. Le gaz carbonique réchauffé par les rayons du soleil ne piégerait pas la chaleur pour la restituer vers la terre comme chacun croît savoir. Non, le CO2 s’éleverait vers les couches supérieures de l’atmosphère et la chaleur qu’il transporte se dégagerait donc vers l’espace.

Coup de soleil

S’il faut absolument un coupable au réchauffement climatique, Abdoussamatov désignerait plutôt le soleil. Lequel, réchauffant les couches supérieures de l’atmosphère, agirait directement sur la température terrestre. La trop forte exposition de la planète au soleil au cours du siècle dernier expliquerait la montée de la température observée récemment. Grosso modo, la Terre a pris un coup de soleil. Le réchauffement serait pourtant bel et bien fini. Car la luminosité solaire diminuerait à présent. Et vers 2060, le climat de la Terre pourrait même connaître un profond refroidissement selon lui.

Conclusion que partage son confrère Vladimir Melnikov. "Nous allons entrer dans une nouvelle période de glaciation" déclarait-il récemment à l’AFP. Au lieu de nous préparer aux conséquences d’un réchauffement global, nous devrions donc anticiper un retour du grand froid. Lui non plus ne croît pas à la responsabilité de l’Homme dans le changement climatique. "C’est un mythe !" selon lui. Melnikov ne voit donc "aucune tragédie dans l’activité humaine". Dès lors, pourquoi la Russie, troisième émetteur mondial de gaz carbonique, s’évertuerait-elle à réduire ses émissions ?

RIA Novosti, AFP

Crédits photo : Visipix

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