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Renault met un pneu en terre promise
mercredi, 23 janvier 2008 / Louise Allavoine

Dès 2011, Renault distribuera à grande échelle une voiture à zéro émission de CO2 sur le marché israélien.

Sourires aux lèvres, le pédégé de Renault-Nissan Carlos Ghosn, le premier ministre Ehud Olmert et l’entrepreneur israélien Shaï Agassi échangent des poignées de main vigoureuses, de celles qui scellent une bonne affaire. Les trois ont signé, ce lundi 21 janvier, un accord de partenariat qui aboutira à la commercialisation de masse d’une voiture électrique dans l’Etat hébreux. Une première, car le projet marque "le début de la distribution en grande série d’un véhicule à zéro émission de C02" selon Carlos Ghosn qui espère vendre en Israël 10 000 à 20 000 voitures de ce type par an.

Forfait voiture électrique

Les termes du contrat sont simples. Renault produit la voiture. Nissan fournit les batteries. Project Better Place construit le réseau électrique de recharge. Shaï Agassi, le directeur général de cette société, avait convaincu Carlos Ghosn de se lancer dans ce projet au Forum de Davos en 2007. Son idée est originale : désormais on achèterait sa voiture électrique comme son téléphone portable. Le client souscrit un abonnement pour l’utilisation de la batterie, qui lui est facturée au kilomètre parcouru.

La future berline électrique offrira selon Renault "des performances identiques à celle d’un véhicule équipé d’un moteur à essence de 1,6 litre" et aura une autonomie comprise entre 100 et 160 kilomètres. La voiture idéale pour ce type de marché, dans la mesure où 90% des Israéliens parcourent moins de 70 km par jour et où la distance entre les principales villes n’excède pas 150 km précise Renault dans un communiqué. Si jamais il leur prenait l’envie d’un voyage au long court, ils pourraient néanmoins zapper les 4 à 5 heures de recharge en échangeant leurs batteries au lithium dans l’une des 500 000 bornes de recharge. Lesquelles seront indiquées au conducteur par un système informatique embarqué.

Bonne nouvelle, le modèle électrique devrait, au final, coûter sensiblement moins cher qu’un véhicule classique. L’électricité revient effectivement moins cher que les énergies fossiles. Ce qui, a priori, ne devrait pas s’inverser. Par ailleurs, le gouvernement israélien s’est engagé à ce que les taxes sur le véhicule électrique ne dépassent pas 10%. Un geste en cohérence avec sa politique de développement des énergies renouvelables et qui en passant, lui permettra de réduire sa dépendance au pétrole de ses voisins arabes.

Photo : L’entrepreneur israélien Shaï Agassi, le premier ministre Ehud Olmert et le pédégé de Renault-Nissan Carlos Ghosn au moment de la signature de l’accord à Jérusalem le 21 janvier. (Crédit : Israel Hadari)

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