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Conférence sur le climat 2015 : c’est quoi ? Ça sert à quoi ?
lundi, 29 décembre 2014 / Amélie Mougey

Le sommet qui se tiendra du 30 novembre au 11 décembre 2015 au Bourget sera un moment charnière pour l’histoire du dérèglement climatique. Explications.

Qu’est-ce qu’une COP ?

Un sommet où se retrouvent les représentants de 195 Etats pour parler du climat. COP est le diminutif de Conférence des parties. Les parties sont celles qui ont ratifié la convention de Rio, le premier texte international sur le changement climatique, lors du Sommet de la Terre de 1992. Depuis cet acte fondateur, les délégations se retrouvent presque chaque année, sous l’égide de l’ONU, pour négocier les engagements de leurs pays en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Elles décident aussi de la méthode et du calendrier. La conférence de Paris sera le 21e rendez-vous du genre. D’où son nom. Dans le jargon des négociations climatiques, on parle aussi de réunion de la CCNUCC, la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.

Pourquoi la COP21 fait-elle déjà parler d’elle ?

Parce qu’elle est considérée comme le sommet de la dernière chance. La dernière adoption d’objectifs contraignants pour limiter l’impact de l’homme sur le climat remonte à 1997, à la signature du protocole de Kyoto. Mais ce texte ne fixe pas de cap après 2020. Le sommet de Copenhague en 2009 était censé planifier la suite. Sauf que, les pays développés et en développement se renvoyant la responsabilité, les discussions ont échoué. Deux ans plus tard, à Durban, les Etats se sont donné quatre ans pour prendre de nouveaux engagements. En 2015, l’échéance touche à sa fin.

Quel est l’enjeu ?

Limiter le dérèglement climatique à 2°C d’ici à la fin du siècle par rapport à la période pré-industrielle. Or le 5e rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), dont la synthèse a été publiée en novembre, indique que, si les émissions se poursuivent au rythme actuel, la hausse des températures sera plutôt de 4,8°C. Concrètement, rester sous le seuil critique des 2°C suppose un engagement de tous les pays. Un tel accord serait une première puisque, après Kyoto, le Sénat américain avait refusé de ratifier le protocole pourtant signé par Bill Clinton. L’autre mission du sommet sera de recueillir les promesses de dons pour remplir les caisses du fonds vert. Né à Copenhague, cet instrument financier doit dégager 100 milliards d’euros par an à partir de 2020 pour financer l’adaptation aux conséquences du changement climatique.

Quelles chances d’obtenir des avancées ?

Laurence Tubiana, chargée des négociations pour la France, est optimiste. « On a un grand sentiment de possibilité », déclarait-elle à la veille du sommet de Lima censé paver la voie à la COP21. Elle égrenait ses raisons d’espérer : un accord historique de réduction des émissions entre la Chine et les Etats-Unis, le renforcement par l’Europe des objectifs de son paquet « énergie-climat », des signes inédits de bonne volonté de la part des pays du Golfe. De leur côté, les ONG, échaudées par l’échec de Copenhague, déjà présenté comme le sommet de la dernière chance, restent sceptiques.

Quelle sera la place de la société civile ?

En marge des négociations officielles, l’ONG Attac veut faire de la COP21 « une caisse de résonance (…) en faveur d’une transition écologique et sociale ». Pour Paris 2015, la plupart des ONG se disent déterminées à peser dans la balance d’un bout à l’autre du sommet.


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