https://www.terraeco.net/spip.php?article564
Au chevet du fleuve Niger
jeudi, 13 mai 2004 / Karen Bastien /

Rédactrice en chef du magazine et des éditions papier de "Terra eco"

L’un des axes essentiels de communication et d’approvisionnement du Sahel n’est plus qu’un bassin "de la misère et de la désolation", selon le président nigérien Mamadou Tandja, également à la tête de l’Autorité du bassin du Niger. Les neuf pays traversés par le fleuve - Guinée, Mali, Niger, Bénin, Nigeria pour son cours principal ; Burkina, Cameroun, Côte d’Ivoire et Tchad pour ses affluents - voient le troisième cours d’eau d’Afrique dépérir. Au banc des accusés : les sécheresses répétées (pêche et navigation sont devenues impossibles à certains moments de l’année), la pression démographique (110 millions de personnes vivent sur ses rives, elles seront 220 millions en 2020) et les pollutions diverses (le fleuve reçoit chaque jour une bonne partie des 2.000 m3 d’ordures ménagères et 2.200 m3 d’eaux usées de la capitale du Mali). Réunis à Paris, fin avril, les neuf chefs d’Etat africains concernés ont adopté les principes d’une "vision partagée" pour le développement du bassin, à base de développement durable, de meilleure information entre les Etats et de conciliation. Une vraie révolution après neuf années de blocage, qui sera facilitée par les 10 millions d’euros concédés par la France, et les 500 millions d’euros versés par la Commission européenne aux "ACP" (pays d’Afrique, Caraïbes, Pacifique).