C’est une colère qui vient de loin et qui durera encore longtemps. Ça y est, on y est arrivés. D’après un sondage du Figaro réalisé les 3 et 4 septembre, Marine Le Pen serait présidente demain si elle devait affronter Hollande au second tour. A ce stade, ce n’est plus de l’énervement, mes petits scarabées, c’est de la désolation. Mais c’est ça la démocratie : il faut respecter le vote des Français, qu’ils soient avec ou sans-dents. Pas la peine de pousser des cris d’orfraie, les bons sentiments, ça ne sert plus à rien. Je ne déteste plus rien, je conchie tout le monde politique. A l’occasion de ce billet, je tiens à remercier ici – dans le désordre – Jean-François Copé et Bygmalion, Jérôme Cahuzac et son compte en Suisse, Manuel Valls et ses 6 %, François Hollande et ses « Moi président », Nicolas Sarkozy et ses casseroles judiciaires, les Balkany et leur sens de l’intérêt général… J’en oublie sûrement et je les prie de m’excuser. Spéciale dédicace au sens tactique de feu François Mitterrand tout de même, qui nous a permis d’avoir un Front national bien implanté sur tout le territoire. Car instiller ce venin populiste dans les cerveaux aura pris une trentaine d’années, le temps de changer de génération, de passer du borgne à la blonde, du « Durafour crématoire » à l’Europe, du racisme au populisme économico-social. En plus, le FN s’accapare des idées que la gauche, dans son sommeil intellectuel bienheureux, ne sait plus penser, comme la sortie de l’euro, par exemple. Merci à toutes et tous. Je vous haime. —

Si vous détestez Bridget Kyoto (ou si vous l’aimez), dites-le-lui au bas de cet article.