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Leçon numéro 6 : La méditation
jeudi, 28 août 2014
/ Bridget Kyoto / Bridget Kyoto est un double déjanté de Laure Noualhat, journaliste, qui offre chaque semaine une Minute nécessaire sur Internet. Les liens de Bridget : page Facebook, Youtube |
C’est bien beau de faire le ménage dans sa vie, mais ça ne sert à rien si on ne le fait pas aussi dans sa tête ! Pour être zen, suivez le guide.
Après avoir biné un potager, rectifié votre bilan carbone et changé de vie, vous êtes fin prêts, petits scarabées, pour l’écologie de l’esprit, celle qui déracine les adventices de vos pensées. Ce mois-ci, initiation à la méditation. Inutile de tout lâcher pour aller pratiquer la voie du Bouddha sous un arbre, ce qui se pratique en Occident, c’est la méditation de pleine conscience (MPC), une version plus observatrice et émotionnelle que réflexive et analytique. S’y mettre est un jeu d’enfant, pratiquer quotidiennement, salutaire.
On a tous en tête le « Aaaoûûûmmm » des bonzes tibétains quand on mentionne la méditation. Exit le patchouli et l’encens, la MPC n’est ni spirituelle, ni religieuse. C’est un outil de régulation attentionnelle et émotionnelle. Dit comme ça, ça peut foutre les jetons, mais en fait c’est simple comme une plantation de basilic. Nos cerveaux sont traversés par plus de 40 000 pensées par jour, il est donc facile de se laisser emporter par ce tsunami d’émotions. La MPC a pour objectif de ne pas bâillonner le bavardage de la pensée, mais de l’observer sans s’y identifier. Ce point est capital. Vos tomates sont assiégées par le mildiou ? Observez cette tristesse sans trop vous investir. Votre meilleur pote vous doit 500 euros ? Accueillez l’énervement, une idée noire ou une colère comme un aubergiste accueille ses clients : avec bienveillance, quelle que soit l’humeur du jour.
François bis me demande s’il faut un coach vocal, via un enregistrement. Pas vraiment. La MPC est dispensée sous forme de stages, à raison d’une séance de deux heures par semaine durant deux mois. On vous y enseigne des exercices à pratiquer à la maison, quotidiennement. Il faut se reconnecter à ses actes sans penser à la prochaine lessive qu’il faudra étendre ni à la bouillie bordelaise dont il faudra badigeonner les tomates. Cette attitude doit devenir un réflexe : pendant un trajet en train, dans une salle d’attente, dans tous les temps morts de la journée, on se recentre sur sa respiration, ses sensations, ses émotions. Et quand ces dernières sont désagréables, on ne passe pas à « autre chose » pour « se changer les idées », on accueille. Souvenez-vous de l’aubergiste. De toute façon, lutter, c’est trop fatiguant.
« Combien de temps par jour ? », demande François L. On commence par des petites séances matinales, au saut du lit (dix minutes), allongé(e) ou assis(e), sans forcément se coltiner la position du lotus. Le mieux est de s’isoler. Moi, je pratique sous le tilleul avec la brise dans les feuilles, les oiseaux qui s’éveillent, le chat qui me tripote les mollets. Choisissez votre endroit. Dès que vous voulez, faites plusieurs pauses dans la journée, les yeux clos, avec dix respirations profondes (mais sans forcer). Automatiquement, une sensation d’apaisement s’empare de vous. C’est le signe que les neurones s’aèrent, que votre cerveau se repose.
Surtout, on pratique quotidiennement et dès que l’on peut. Il n’aura échappé à personne que la méditation de pleine conscience est probablement l’une des activités les plus gratuites et accessibles qui soit, elle ne coûte que volonté et persévérance. Un vrai défi de scarabées. —
A vous de jouer ! Cette rubrique vous appartient : vous avez des questions à poser à Bridget ? Ça se passe ici. Thème du mois prochain : Isoler sa maison
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