https://www.terraeco.net/spip.php?article55597
Etape 3 : je change de job
jeudi, 26 juin 2014 / Bridget Kyoto /

Bridget Kyoto est un double déjanté de Laure Noualhat, journaliste, qui offre chaque semaine une Minute nécessaire sur Internet.

Les liens de Bridget : page Facebook, Youtube

, / Julien Ropert /

Des gazons de Ligue 1 à Terra eco, la couleur ne change pas.

Avouez, vous en avez tous rêvé un jour : quitter votre boulot pour un autre plus riche… Pour trouver du fond, certains se sont jetés à l’eau. C’est faisable. Si, si !

- Pennie, des bureaux de la Défense aux camps de réfugiés

C’était il y a dix ans. Après des études d’ingénieure, Pennie, la trentaine, travaille dans une entreprise de conseil en mise en place de systèmes d’information, dans le quartier de la Défense, à Paris. Un boulot bien payé, intéressant, dans une équipe agréable. Mais une autre envie la titille depuis de longues années. « Quand j’ai été diplômée, je m’étais très sérieusement posé la question de faire de l’humanitaire. J’avais contacté une petite association qui m’avait proposé de partir au Togo. Je me suis rendu compte que c’était sans doute trop tôt. Mais l’idée était là, elle ne m’a jamais quittée. » En cinq ans de maison, la jeune femme a grimpé les échelons dans son entreprise, jusqu’à obtenir un rôle de manager. « On m’a alors demandé de prendre en charge l’aspect commercial, ça m’intéressait beaucoup moins », raconte-t-elle.

« Choc culturel »

L’envie de tout plaquer s’impose petit à petit. « La réflexion m’a pris une bonne année. C’est difficile de quitter un bon boulot, bien payé. C’est un saut dans le vide. » Pour amortir le choc, Pennie décide donc de demander un congé sans solde et commence les envois de CV… Sans grand succès. La première ONG à répondre sera Médecins sans frontières. Un entretien plus tard, sa candidature est retenue. « J’étais hypercontente, parce que je savais que je devais faire ça. Il n’y avait plus l’ombre d’un doute. »

Le changement d’orientation est radical, mais n’a pas surpris ses amis. Un peu plus ses parents : « Ils ont vu le risque que je prenais. Quitter un bon boulot pour un job qui ne payait pas – pendant la première année, on fait du volontariat. Et puis, ils savaient que j’irais dans des pays difficiles. Pour mes collègues aussi, ça a été un vrai point d’interrogation. »

Pas de quoi altérer l’enthousiasme de la jeune femme. Recrutée en fin d’année pour s’occuper de logistique humanitaire (1), elle prendra l’avion dès le mois de février de l’année suivante pour la Thaïlande, dans les camps de réfugiés birmans, près de la frontière. « Ces camps n’ont pas grand-chose à voir avec l’image qu’on a en tête des camps africains qui ressemblent à des bidonvilles. En Thaïlande, ce sont de petites huttes en bois et en feuilles : c’est très joli ! Le vrai choc pour moi a été culturel. Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. C’est une région que je ne connaissais pas. Il a fallu rencontrer les gens sur place, gagner leur confiance… Ce sont des personnes qui se livrent beaucoup moins au premier abord que, par exemple, en Afrique, où je suis allée ensuite. »

« Un gros sac sur le dos »

Dix ans et de multiples missions plus tard, elle ne regrette absolument pas son choix. « En fait, je n’avais pas le choix, il fallait que je le fasse. Ça n’est pas parfait, bien sûr : il y a plein d’inconvénients, plein de choses qui pourraient être faites autrement… En dix ans, j’ai dû en passer six ou sept à l’étranger, avec un gros sac sur le dos, c’est fatigant. Mais je cherchais du sens dans ce que je faisais. Je ne me retrouvais plus dans mon ancien métier. Aujourd’hui, je sais pourquoi je me lève le matin. »  — (1) Un travail qui englobe le support logistique (approvisionnement en médicaments et matériel) et le support technique (entretien des véhicules, approvisionnement en eau, en électricité…).




La position du démissionnaire

Vous n’en pouvez plus de votre poste ? Ou souhaitez simplement aller voir ailleurs ? Il existe trois façons de quitter son job. La démission, tout d’abord. Elle permet au salarié de rompre son contrat à sa propre initiative, à condition de respecter le délai de préavis. « Petit » inconvénient : elle ne permet pas à l’ex-salarié de toucher une indemnisation de l’assurance chômage. Depuis 2008, les séparations par consentement mutuel entre employeurs et employés s’appellent « ruptures conventionnelles ». Et ça cartonne : plus d’un million et demi ont été signées. Elles ne sont possibles que pour les CDI, et le salarié a ensuite droit à une indemnité chômage. Reste le congé sabbatique, compris entre six et onze mois. Il faut justifier de trois ans d’ancienneté dans sa boîte et de six ans d’activité professionnelle pour y prétendre. Pendant cette période, votre salaire est suspendu (sauf exceptions) et vous pouvez travailler dans une autre société (ou monter la vôtre). A l’issue de votre congé, vous devez retrouver votre poste (et votre salaire). Ouf ! —



Les conseils de coach Bridget : Quitter son boulot

Plus la transition est douce, plus elle est pérenne, voyez-vous. Alors prenez votre temps, mes ami(e)s. D’abord, voyez ce qui est possible là où vous êtes : une formation ? Un congé sans solde (histoire de mettre vos idées à l’épreuve) ? Une aide quelconque ? Ensuite, assurez vos arrières : quoi qu’on vous ait dit, l’amour et l’eau fraîche, c’est insuffisant, mes scarabées. Le temps que la petite graine de l’idée germe en vous, vous aurez besoin de bouffer ! Si l’idée est mûre, mettez-la à l’épreuve. Sinon, faites un stage, devenez bénévole dans le secteur qui vous branche et observez !


AUTRES IMAGES

JPEG - 5.5 ko
120 x 180 pixels