Après avoir travaillé à Mayotte, le psychiatre Régis Airault est revenu à Paris et s’accorde des pauses chaque semaine dans son activité professionnelle.
Régis Airault est psychiatre et auteur de Faire une pause dans sa vie (Payot, 2004)
Pourquoi fait-on une pause ?
Il y a trente ans, dans une optique post-soixante-huitarde, c’était une obligation dans son parcours politique et social que de voyager : la route des Indes, Katmandou… Aujourd’hui, c’est pathologique, dans le sens où on répond à un mal-être et on part un mois ou deux.
Vous-même, vous avez marqué une pause…
Je suis parti travailler à Mayotte il y a dix ans, mais une île, c’est compliqué : on y souffre vite du syndrome d’enfermement, du syndrome de persécution… Certains expatriés vont 45 fois à Madagascar quand ils sont là-bas ! Aujourd’hui, je fais ma pause à Paris.
Comment ça ?
Je fais une pause dans mon activité professionnelle le lundi. Réfléchir trois jours par semaine, c’est un minimum, selon moi ! On peut également se ménager des parenthèses, des ponctuations de vie dans sa journée. Cela peut simplement être des cafés, des clopes…
A Mayotte existe un principe intéressant, celui des « bangas »…
Il s’agit de maisons dans lesquelles vivent, seuls, les adolescents. Ils s’y laissent flotter, entre l’enfance et l’âge adulte. Moi-même, j’ai construit un banga pour mon fils ! —