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Vite, on peut encore sauver la planète pour trois fois rien !
mercredi, 16 avril 2014
/ Thibaut Schepman / Non, nous n’avons pas à « sauver la planète ». Elle s’en sort très bien toute seule. C’est nous qui avons besoin d’elle pour nous en sortir. |
D’après les calculs du Giec, il est encore possible de limiter le changement climatique à un coût très réduit. A condition d’agir vite et bien. Ce qui est peu probable.
Le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental pour l’évolution du climat) a livré l’ultime volet de son rapport ce dimanche 13 avril. Il rappelle notamment que si l’on ne change rien à nos modes de vie actuels, les températures pourraient grimper de 3,7 à 4,8°C d’ici à 2100.
Mais ce texte examine surtout les voies de réduction des émissions de gaz à effets de serre. Il a tenté de calculer notamment le coût d’un scénario qui permettrait de limiter le réchauffement climatique à 2°C d’ici la fin du siècle. Résultat ? Une baisse annuelle de 0,06% de la croissance de la consommation mondiale. Vous avez bien lu, les mesures nécessaires pour parvenir à la situation climatique la moins grave possible à la fin du siècle (Voir le tableau que nous reproduisons ci-dessous) réduiraient la croissance annuelle mondiale de la consommation – et non pas la consommation elle-même – de seulement 0,06%.
Légende : A de nombreuses conditions, l’incidence sur l’évolution de la consommation mondiale d’une transition permettant une limitation du réchauffement à 2°C pourrait être de seulement 0,06 % par an. Ce scénario est calculé avec pour présupposé une croissance économique mondiale annuelle située entre 1,6% à 3% d’ici à 2100.
Pourquoi l’addition est aussi faible ? « Ce chiffre s’explique en grande partie par le fait que de nombreuses solutions permettant de limiter les émissions de gaz à effet de serre sont également intéressantes au niveau économique. L’isolation thermique des bâtiments permet de diminuer les émissions mais réduit aussi les dépenses des occupants », explique Christian Gollier, professeur d’économie et co-auteur de ce rapport.
Pis – citant l’exemple raté de la taxe carbone en France –l’économiste rappelle que « l’opinion publique peut s’opposer à certaines solutions même si elles ont un coût relativement faible ». Les plus optimistes liront donc dans ce chiffre que, si tout se passe bien, la transition peut encore se faire à un coût limité. Les autres comprendront que si les décisions sont à nouveau repoussées, elles seront non seulement toujours aussi compliquées à mettre en place mais auront en plus un coût économique de plus en plus élevé. Un coût que le Giec n’a pas calculé.
Pourquoi le changement climatique ne ruinera pas notre PIB
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