https://www.terraeco.net/spip.php?article54645
A qui profite la pollution ?
lundi, 14 avril 2014 / Alexandra Bogaert

Les récents épisodes de pollution n’ont pas fait que des inquiets. Certains secteurs ont vu leurs ventes augmenter, et les innovations anti-pollution se multiplient… dont certaines un peu étranges.

Le vent a poussé les nuages, les alertes ont été levées. N’empêche, une nappe compacte et légèrement ocre recouvrait encore le ciel de la capitale, ce lundi matin. Paris comme de nombreuses villes de province ont connu ces dernières semaines des pics de pollution aux particules fines à répétition. Un smog qui fait les affaires de certains, et développe l’imagination d’autres. Revue de solutions techniques plus ou moins gadgets. Pas question néanmoins de perdre de vue la priorité : lutter contre cette pollution et ses sources.

Les vendeurs de masques tirent leur épingle du jeu

« Suite à la médiatisation des masques anti-pollution, nous constatons une demande plus importante sur ce produit depuis quelques jours. Nous sommes actuellement en rupture de stock », explique le magasin Go Sport. Ce n’est pas le cas chez Protechnique, entreprise qui propose des protections individuelles (yeux + nez combinés) à destination des professionnels. Daniel Humbert, le dirigeant, « n’a pas constaté d’augmentation des ventes » même si, fait inhabituel, « une dizaine de particuliers » l’ont approché récemment pour l’interroger sur l’efficacité de ce type d’équipement quand on se déplace en ville et à vélo.

Alain Azem, directeur commercial de Respur, société fabriquant des petits filtres respiratoires discrets qui se glissent dans les narines et captent polluants et allergènes via un filtre à charbon actif, rappelle qu’en cette période printanière « on vend toujours deux fois plus que pendant le reste de l’année ». Mais depuis un mois, les chiffres sont particulièrement bons et les ventes de boîtes de 15 filtres (vendues 9,50 euros) « plus importantes ». Alain Azem évalue à « 25% les ventes directement dues à la pollution ». Et son répondeur comme sa boîte mail sont chargés de messages de particuliers cherchant à en savoir davantage sur son produit.

Des systèmes qui ont le vent en poupe

Midas a eu du flair : le spécialiste de l’entretien des voitures propose depuis l’automne dernier – et la sortie d’études sur la piètre qualité de l’air à l’intérieur des autos – un « pack dépollution habitacle » composé d’un filtre à charbon actif combiné à un système de purification de l’air calé sur le circuit de ventilation. « Dire si cela répond à une demande ou la devance est toujours délicat », explique-t-on chez Midas sans donner le nombre de ventes réalisées.

Netatmo vend depuis 2012 des stations météo pour smartphones, tablettes et ordinateurs aux particuliers. Elles les informent sur la qualité de l’air intérieur et extérieur et « les aident à décider s’il est bon de faire son jogging ou de sortir ses enfants un jour donné », précise Virginie Golicheff, la responsable communication de l’entreprise. Depuis un mois environ « le trafic du site est en augmentation », précise-t-elle. Mais la forte progression des ventes depuis le début de l’année fait qu’il est difficile de mesurer l’impact des pics de pollution sur ces bons résultats. Ils ne peuvent en tout cas pas leur nuire.

Quand la pollution débride l’imagination

Au delà de ces solutions somme toute assez classiques, il existe des moyens bien plus étonnants de mesurer la pollution à laquelle on est exposé et de lutter contre elle.




A lire aussi sur Terraeco.net :

Faut-il porter un masque contre la pollution ?

Citoyens, mesurez la qualité de l’air de votre rue !

A vélo, dans un parc ou à la campagne : guide de survie au pic d’ozone