Des muffins à la peau de banane ou des bonbons de peau de poulet, vous n’y avez jamais pensé ? Non seulement les peaux sont comestibles, mais en plus elles sont bonnes, assure l’auteure d’un étonnant guide de recettes.

Des muffins à la peau de banane, un millefeuille de peau de poisson ou même des rouleaux de peau de porc. Voilà trois recettes nées dans la cuisine d’Aurélie Portier et Guillaume Nicolas-Brion, les auteurs d’un étonnant livre de recettes à base de peaux (1). Les explications de l’auteure.

Terra eco : Comment avez-vous commencé à manger les peaux des fruits et légumes ?

Aurélie Portier : Nous voyageons beaucoup et chacun de nos voyages est une inspiration pour nos recettes. Au fil de nos rencontres, on s’est souvent rendu compte qu’un peu partout dans le monde les gens mangent des peaux, par exemple on a trouvé en Chine des chips à la peau de poisson. J’avais aussi découvert dans un article que la peau de la banane peut se manger. On a donc commencé à faire nos propres essais avec de la banane, et on a abouti à l’une de nos recettes qui est le muffin à la peau de banane.

Et ça a quel goût, une peau de banane ?

C’est très fumé et il y a des personnes qui y retrouvent le goût de certaines épices. En tout cas, ça n’a pas tout de suite en bouche le goût de banane. En général d’ailleurs, la peau n’a pas le même goût que ce qu’elle protège et c’est pour ça qu’on essaye de vraiment proposer des recettes où la peau est l’ingrédient principal. On l’accompagne avec d’autres aliments mais c’est le goût de la peau qui doit dominer.

Pourquoi tant d’intérêt pour les peaux ? Est-ce pour éviter de jeter quelque chose qui est comestible ?

Non, l’idée c’est plutôt d’oser un peu plus au niveau culinaire. Ailleurs on mange des peaux, pourquoi pas nous ? Il y a une uniformisation du goût, l’industrie agroalimentaire nous propose des aliments de plus en plus aseptisés et manger des peaux et une façon de sortir de cette routine.

Peut-on manger toutes les peaux ?

On n’a pas encore tout essayé, donc je ne peux pas vous répondre ! Déjà, nous ne choisissons que des produits bios puisque sinon c’est dans la peau qu’on trouve le plus de pesticides. Et il y a certaines peaux que l’on fait plutôt infuser, comme la peau de l’avocat avec laquelle on prépare un mouhalabieh. Quant à la peau du kiwi, on a choisi de la faire frire et d’en faire des chips.

(1) « La Peau – dix façons de la préparer » (Editions de l’Epure, 2014)

A lire aussi :

 Vous ne mangez jamais vos peaux de banane ? Vous êtes gastro-raciste