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Municipales : le prix de la transition oubliée
lundi, 31 mars 2014 / David Solon /

Président de l’association des Amis de Terra eco Ancien directeur de la rédaction de Terra eco

Les Français attendaient du Parti socialiste une vision. Celui-ci s’est satisfait d’idées de petites semaines. Il en paye aujourd’hui le prix dans les urnes, en perdant au moins 150 villes.

Aller et retour. Le Parti socialiste a essuyé ce dimanche soir une deuxième gifle électorale consécutive. Sa défaite historique – au moins 150 villes ont basculé à droite – est néanmoins sans surprise. Puni par son électorat qui a préféré la balade dominicale aux urnes, le PS avait anticipé la bérézina du second tour et préparé le terrain à un futur remaniement, sans doute dès cette semaine.

Mais la question n’est pas là. Deux ans après avoir pris les rênes du pays, la gauche ne boit pas seulement la tasse pour une erreur de casting. Elle coule de ne gouverner qu’à l’aune du respect des équilibres politiques dans sa propre majorité et de l’échéance de 2017. Quand elle aurait dû consacrer un grand ministère de la Transition sociétale, cette gauche s’est satisfaite d’idées à la petite semaine. Quand la France attendait d’elle une vision, c’est aux branches de la gestion qu’elle s’est péniblement raccrochée.

38,5%, l’abysale abstention

Ce réquisitoire ne sied toutefois pas seulement à ce Parti socialiste dont Harlem Désir, le Premier secrétaire, semblait ce dimanche pour le moins déboussolé. Il tombe sur la classe politique toute entière. Qui observe, irresponsable, les 38,5% de l’abyssale abstention – record de la Vème République – et les faits d’armes du Front national, gangrener notre démocratie.

Au soir de ce second tour, cette classe politique suffisante se refusait à regarder dans les yeux les grands enjeux auxquels seront confrontées dans les décennies à venir les 36 770 communes de France. Mieux vaut tard, que trop tard.