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Sex-toys et fertilité : les jeunes s’inquiètent
jeudi, 20 mars 2014 / Alexandra Bogaert

Le lien entre perturbateurs endocriniens et troubles de la fertilité est un sujet qui préoccupe les 16-34 ans, comme en atteste le succès de la campagne « Protège tes hormones ».

Le désir est peut-être bien la chose au monde la mieux partagée, surtout à l’âge où les hormones sont en émoi. Choisir de titiller – un peu – le désir des jeunes pour capter leur attention relève donc du bon sens. C’est ce qu’ont fait l’ONG Réseau environnement santé (RSE) et le mouvement Générations cobayes, qui ont lancé mi-février une campagne de sensibilisation des 16-35 ans aux enjeux de santé environnementale à travers le prisme des pratiques sexuelles. « Une manière de rendre ce sujet anxiogène un peu plus sexy », admet Damien Hensens, coordinateur de cette campagne intitulée « Protège tes hormones ».

Carton plein : en un mois, un questionnaire ludique et légèrement olé olé adressé aux jeunes afin de les sensibiliser aux liens existant entre perturbateurs endocriniens (PE) et baisse de la fertilité a été rempli, sur le Web, 35 000 fois. C’est en répondant aux questions du genre « En quoi est fait le sex-toy que tu utilises pour te masturber ? », « Tes potes ont-ils du mal à avoir des enfants ? » ou « Aimerais-tu savoir ce qu’il y a dans les lubrifiants ? » que l’on apprend notamment que la qualité du sperme a diminué de moitié en cinquante ans et que son volume a baissé d’un quart. Ou encore que la crise sanitaire liée aux maladies chroniques touche plus de 27 millions de personnes en France, et que cette crise est très certainement liée aux perturbateurs endocriniens.

Une des questions posées dans le questionnaire.

Un besoin énorme d’information

« 8 000 jeunes ont laissé leur mail afin que nous leur envoyions plus d’informations sur le sujet et des conseils de consommation, ce qui est énorme et traduit bien un besoin », poursuit Damien Hensens. Etonnées par un tel raz-de-marée, les deux ONG ont décidé d’alerter les pouvoirs publics sur la nécessité de « mieux informer sur les nouveaux paradigmes de santé, à savoir par exemple que ce n’est pas toujours la dose qui fait le poison mais l’exposition chronique », explique le coordinateur de la campagne.

Elles ont transmis les résultats des questionnaires à différents ministères (Santé, Jeunesse et sports, Enseignement supérieur) afin qu’ils développent des messages de prévention adaptés aux différents âges. « L’opinion publique est consciente du sujet de santé environnementale, ce qui renvoie la responsabilité sur les politiques », explique par communiqué André Cicolella, du RES. Le questionnaire a aussi montré que le niveau de connaissance est disparate selon les âges. Si tous les répondants savent désormais à peu près que les parabens sont néfastes pour la santé – c’est mentionné sur les déos – les mieux informés sur les autres perturbateurs endocriniens sont les plus âgés.


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