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Algues vertes : quand le fléau devient mine d’or
jeudi, 27 mars 2014
/ Julie Lallouët-Geffroy
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Un consortium breton fait d’une pierre deux coups en transformant l’envahissante ulve en compléments alimentaires pour animaux.
En juillet 2011, sur une plage de Morieux (Côtes-d’Armor), 18 marcassins sont retrouvés morts. Les suspects ? Les algues vertes. Mais derrière ce terme générique se cachent plus de 700 espèces. Et toutes ne sont pas des tueuses gorgées de nitrates. Leurs propriétés sont utilisées dans des produits de beauté, des des mets japonais ou des gélifiants, comme l’agar-agar. Ulvans va encore plus loin. Ce consortium, né de la rencontre entre le groupe de « chimie verte » Olmix et quatre PME bretonnes, vise le leadership mondial de l’industrie de l’algue verte. Comment ? En fabriquant des compléments alimentaires pour l’élevage et de nouveaux produits dans le secteur de la santé, animale et végétale. La Banque publique d’investissement croit au projet et a mis près de 11 millions d’euros sur la table ; les industriels, 15 millions.
Le terrain est propice. Les algues vertes profitent des nitrates rejetés par les élevages industriels pour prospérer. Elles sont collectées en mer avant de devenir dangereuses – elles le deviennent lorsqu’elles pourrissent sur les plages. Quand on demande à Hervé Balusson s’il ne fait pas fortune sur le dos de la pollution, il s’agace : « Au contraire, on est en train de régler le problème des algues vertes », en les récoltant en mer, avant qu’elles ne recouvrent les côtes.
Pour le chercheur d’or vert, le potentiel est immense. Il est là où se trouvent les algues et là où il y a de l’agriculture : en somme, partout dans le monde. Cela veut dire être présent dans une dizaine de pays, de la Russie au Brésil et demain en Chine, une habituée des marées vertes : 29 000 km2 de côtes ont été recouvertes l’été dernier. —
15 000 tonnes d’algues à récolter du Cotentin à la Vendée