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Des œufs engagés, mais en cage
jeudi, 27 mars 2014
/ Amélie Mougey
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Chez L’Œuf de nos villages, les éleveurs sont « engagés »… A se faire connaître ou à améliorer le sort de leurs poules ?
Perdu devant les boîtes en cellulose de votre supermarché, vous tâtonnez. Stéphanie est là pour vous rassurer. En format photomaton sur l’étiquette, le sourire de l’éleveuse éclipse les néons de la grande distribution. « On revient à la source, on dit d’où l’on vient », claironne Corinne Charote, responsable marketing de L’Œuf de nos villages. En 2011, la marque inventait le trombinoscope sur emballage. Trois ans plus tard, aucun des 17 producteurs de la gamme « Parole d’éleveurs » ne regrette la séance photo. Alors que l’aviculture se débat entre surproduction et volatilité du prix des céréales, leurs ventes ont grimpé de 180 %. « Ça nous donne une sacrée notoriété, se réjouit Stéphanie. L’idée est pourtant basique : les consommateurs n’ont pas le temps de venir à la ferme, donc nous allons vers eux. » Ah, la ferme… On imagine l’éleveuse déambuler dans une basse-cour ensoleillée. Sauf que la boîte fonctionne comme une ardoise magique : si on la retourne, le décor change… Depuis 2004, à chaque mode d’élevage correspond un numéro : 0 pour le bio, 1 pour le plein air, 2 pour le sol et 3 pour les cages. Au recto des boîtes « Parole d’éleveurs », un petit 3 déçoit.
Quid alors du site Internet Eleveurs-engages.fr sur lequel on tombe en tapant « L’Œuf de nos villages » ? « Ça concerne le Label rouge ou le bio, pas Parole d’éleveurs », explique Corinne Charote. Qui justifie la différence d’exigences par le prix. Celui des œufs Parole d’éleveurs est « équivalent aux marques de distributeurs. Mais il permet aux petits budgets de consommer responsable, grâce à la proximité ». Sur ce seul point, la gamme impose un objectif chiffré : « Moins de 200 km entre l’éleveur et l’entrepôt. » Une prouesse à relativiser. « Pour des raisons de conservation, la quasi-totalité des œufs vendus dans l’Hexagone sont français », indique Sébastien Arsac.
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